Les fonctionnaires du secteur des finances ont entamé, hier, à travers l'ensemble du pays, une grève nationale de 5 jours à l'appel du conseil national de l'Union nationale des personnels du secteur des finances (UNPSF) qui compte 22 000 adhérents. Younès Djama - Alger (Le Soir) - Hier, à 14 heures, le taux de suivi était de 62% (moyenne nationale), selon les estimations du syndicat. Selon Mohamed Boulifa, vice-président de l'UNPSF, joint hier après-midi, les taux de suivi à travers le pays varient entre 50 et 100%. «Le taux de suivi a été de 100% à Tizi-Ouzou et Béjaïa, 80% à Chlef et Blida, 60% à Tiaret, 55% à Alger et 50% à Boumerdès», a détaillé notre interlocuteur qui fait état de pressions et d'actes d'intimidation de la part des directeurs locaux à l'encontre des grévistes. Le gros des intimidations a été enregistré au niveau des grandes villes comme Alger et Oran, nous a-t-il indiqué se basant sur les témoignages des grévistes. «Les directeurs locaux ont reçu des instructions pour casser le mouvement», note Mohamed Boulifa. Cette grève aura des répercussions certaines sur les administrations du secteur des finances (Trésor, cadastre, administration des impôts...) surtout qu'elle intervient en cette fin d'année caractérisée par les bilans. Les fonctionnaires du secteur réclament la réouverture des canaux de dialogue avec la tutelle, promettant de durcir encore le mouvement si la tutelle continue à faire la sourde oreille. Pour rappel, un début d'entente avait été ébauché du temps de l'ancien ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, lequel a reçu les représentants des travailleurs. Cependant, son départ du gouvernement à la suite du remaniement gouvernemental de juin, opéré par le président de la République, a douché leurs espoirs de voir leurs revendications solutionnées, comme nous l'expliquent les concernés. Le président de l'Union nationale des personnels du secteur des finances, affiliée au Snapap (aile Felfoul), Nacer Laslaâ, a indiqué, lors d'une conférence de presse, que ce mouvement de protestation intervenait après une série de sit-in et rassemblements devant le siège du ministère des Finances, ajoutant que c'est «contraints» que les personnels du secteur entament cette grève destinée en premier lieu à pousser l'administration à ouvrir les canaux de dialogue. La plateforme de revendications des protestataires tourne autour de 22 revendications socioprofessionnelles, parmi lesquelles il y a lieu de citer la révision de certaines dispositions du statut particulier et du régime indemnitaire de l'ensemble du personnel exerçant dans les différents établissements, organismes et structures de ce secteur. Ils demandent également l'intégration de tous les travailleurs des corps communs dans les corps techniques en les soumettant au même régime indemnitaire. Le syndicat du secteur demande également l'accès de l'ensemble des travailleurs ayant plus de 10 ans d'ancienneté à la promotion, le calcul de la prime de rendement sur la base d'un taux de 40% du salaire, l'institution d'une prime de départ à la retraite, le dégel des concours de recrutement internes pour les postes vacants, l'exonération de l'impôt pour les travailleurs ayant des salaires équivalents ou inférieurs au SNMG, qui est fixé à 18 000 DA, et faire bénéficier l'ensemble des employés du secteur de crédits sans intérêt dans le but de l'acquisition de logements ou de voitures. La fédération porte également d'autres revendications d'ordre structurel ou organisationnel. Elle demande, ainsi, l'octroi de la qualité d'agent de police judiciaire pour certaines hautes fonctions, mais également l'exigence d'un réaménagement des heures de travail pour les régions du Sud. Les syndicalistes dénoncent, d'autre part, les atteintes au droit syndical de la part de l'administration des finances (ministère) qui fait preuve de pratiques visant le musellement des syndicalistes en les empêchant d'exercer leur droit à l'activité syndicale.