Nourrices, femmes de m�nage, animatrices de vente. Le nouveau paysage de l�emploi prend de nouvelles formes. Cette cat�gorie d�emploi, bien que catalogu�e comme pr�caire, tend � devenir une mine d�emplois o� temps partiels et journ�es d�sarticul�es se c�toient et se conjuguent au f�minin. Certaines en r�vent, d�autres sont dans l�obligation. Les petits jobs, impos�s par ce qu�on appelle commun�ment �les temps partiels�, cachent souvent des r�alit�s tr�s diversifi�es. Entre celles qui affrontent des journ�es �dingues�, car cumulant deux � trois activit�s, et celles qui se contentent d�un �Smig horaire� de 2 heures par jour, la diff�rence est de taille. Le temps partiel touche aussi bien le secteur public que le secteur priv�. Les �coles et les collectivit�s sont de gros pourvoyeurs de cette cat�gorie d�emploi. Mais rien ne saurait �galer le priv�. Le commerce, le gardiennage et le nettoyage sont les vrais champions de temps partiel. Ni formation, ni dipl�me, les candidats sont confront�s � une situation p�cuniaire et sociale tr�s pr�caire. Les emplois � temps partiel ne sont pas un choix mais une obligation. Aldjia, la trentaine bien consomm�e, entame sa journ�e sur les chapeaux de roues. Avec son niveau d�ex-coll�gienne, elle capitalise six ann�es dans la garde d�enfants. Un m�tier en plein boom encore bien mal organis�. Elle est la seule � nourrir ses deux enfants. Pour elle, concilier la vie priv�e et la vie professionnelle n�est pas une chose facile. �Je suis contrainte de faire ce m�tier�. De plus en plus de jeunes couples recourent � la garde. Aldjia n�ose pas communiquer sa �r�mun�ration�. �Disons qu�avec la garde de 4 � 5 enfants, j�arrive � m�en sortir�. Elle admet que le salaire est �relativement plus faible�. Le temps partiel est contraignant, certes, mais, les employeurs le pr�f�rent. Officiellement, le temps partiel n�est pas un handicap, mais dans la r�alit� combien sont confront�s aux �r�gles professionnelles impos�es�. Ourdia a d�j� pay� les frais de son caract�re �revendicatif�. Elle a exerc� durant plusieurs ann�es, � mitemps, dans des �tablissements scolaires comme cantini�re et femme de m�nage. �J�ai 45 ans, j�ai subi plusieurs fois des licenciements sans pr�avis et sans motif valable, pour avoir revendiqu� mes droits. Aujourd�hui, je travaille pour deux bureaux d��tudes priv�s comme femme de m�nage et c�est ma fa�on � moi de participer activement � la vie professionnelle et sociale. A mon �ge, m�me si je suis dans l�obligation, je me contente de mes taux horaires...� Nadia, 26 ans, dipl�m�e en informatique. Pour elle, il serait difficile, voire impossible, d�allier emploi et �panouissement. Elle travaille dans un magasin de mat�riels informatiques. Elle fait tout, ditelle, �vendeuse, conseill�re commerciale�. �Je pr�f�re cette situation que d�attendre pour rien�. Nadia, impatiente, a tout essay� pour postuler � un emploi dans des entreprises ou des administrations publiques. �J�ai d�pos� plusieurs fois des demandes, en vain, pour un poste dans le cadre du CPE, au niveau de la wilaya. Aucune r�ponse ne m�a �t� donn�e�, fait-elle remarquer avec amertume. �Ce sera une aubaine pour moi, dans ce sens o� je pourrais d�crocher par la suite un emploi permanent, dirat- elle encore d�pit�e, alors, lasse d�attendre, un ami m�a orient� dans cette boutique�.