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LA CAGNOTTE PETROLIERE ET UN 3e MANDAT PRESIDENTIEL EN PERSPECTIVE AU NIGERIA
Avec la hausse des cours, soci�t� civile et ONG demandent des comptes � l'Etat
Publié dans Le Soir d'Algérie le 22 - 05 - 2006

Depuis le d�but du nouveau si�cle, on peut observer une certaine reprise de la croissance �conomique en Afrique, autour de 4 � 5%. Elle est li�e principalement au gaz et au p�trole, ainsi qu'� la hausse des cours des minerais, par exemple l'or pour l'Afrique du Sud et le Mali, ou bien le cuivre pour la Zambie. Deuxi�me �l�ment favorable : une certaine r�duction de la dette. Enfin, des relations qui se nouent avec les pays �mergents en qu�te de mati�res premi�res, comme la Chine, l'Inde ou le Br�sil, avec pour cons�quence une diversification des partenaires �conomiques et une hausse significative des investissements directs �trangers. Ces bonnes nouvelles sont cependant � prendre avec un certain nombre de r�serves.
D'abord parce que tous les pays africains ne sont pas producteurs de p�trole ou de minerais. Ensuite parce qu'il s'agit d'effets de croissance li�s au prix des mati�res premi�res, beaucoup plus que de d�veloppement proprement dit, avec accroissement de la productivit�, d�veloppement d'un tissu industriel et diversification des �conomies. L'indicateur de croissance est tr�s imparfait. On n'est malheureusement pas dans un processus de d�veloppement durable. Prenons l�exemple du Nigeria. Avec la hausse du cours du baril, l'argent coule � flots dans les caisses de l'Etat nig�rian. Un budget record de pr�s de 15 milliards de dollars (12 milliards d'euros) a �t� annonc� pour 2006 et les r�serves en devises avoisinent les 30 milliards. Le Nigeria, premier producteur africain et cinqui�me exportateur mondial de brut, avec 2,6 millions de barils par jour, a rembours� d'un trait une grande partie de sa dette ext�rieure. Ce qui lui a permis d'obtenir un moratoire aupr�s du Club de Paris, organe informel qui regroupe les gouvernements des principaux pays industrialis�s cr�anciers. Mais cette valse des milliards laisse indiff�rente la majorit� des 130 millions de Nig�rians. Quel que soit son circuit, l'argent du p�trole ne passe pas par la poche des plus modestes. En quarante ans d'exploitation p�troli�re, 320 milliards d'euros au moins ont �t� d�tourn�s, soit �l'�quivalent de six plans Marshall�, note l'Agence nig�riane de lutte contre les crimes �conomiques et financiers. Le secteur p�trolier fournit environ 95% des revenus � l'exportation et 75% du budget de l'Etat, mais emploie moins de 5% de la population active. L'image d'une �lite pr�datrice s'entendant avec des op�rateurs �trangers avares de leurs secrets pour partager la manne p�troli�re est fortement enracin�e. Avec quelques raisons. �Les op�rateurs du secteur p�trolier sont une bande d'arrogants, qui vivent dans leur cocon�, a lanc� l'�nergique ministre des Mines, Obi Ezekwesili, en charge de l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives. C'est selon elle pour �en finir avec cette mystification� qu'un auditeur ind�pendant, le cabinet britannique Hart Group, s'est pench� sur les transferts de fonds entre les compagnies p�troli�res et l'Etat de 1999 � 2004. L'exercice vise � mettre en �vidence les faiblesses de gestion et de contr�le pour diminuer �les opportunit�s de corruption�. En 2003 et 2004, les ventes de p�trole et de gaz, le paiement des taxes, royalties et p�nalit�s par les compagnies p�troli�res ont rapport� au Nigeria 41 milliards de dollars. Mais sur l'ensemble de la p�riode, l'exercice r�v�le des �erreurs de colonnes� portant sur des centaines de millions de dollars. �Dans certains domaines, il y a beaucoup d'incertitude sur ce qui se passe r�ellement�, euph�mise l'auditeur dans un rapport publi� le mois dernier. L'Etat est souvent incapable de savoir � quoi correspondent les sommes vers�es par les compagnies p�troli�res.
Les Nig�rians veulent voir la couleur de l'or noir
La soci�t� civile reste sur sa faim. �Nous esp�rons pouvoir utiliser ces informations pour demander des comptes au gouvernement sur la fa�on dont cet argent a �t� d�pens�, explique David Ugolor, coordinateur au Nigeria de l'ONG Publiez ce que vous payez. �Va-t-il � l'�ducation, � la sant�, � la s�curit�, ou dans des banques priv�es en Suisse ?� Dans un r�cent communiqu� intitul� �Le travail inachev� de Hart Group�, David Ugolor souligne que l'organisme �tatique en charge du d�veloppement du delta du Niger � la zone p�trolif�re � n'a pas �t� en mesure de confirmer les versements faits par les compagnies p�troli�res. �Cette opacit� soul�ve des questions sur la capacit� des autorit�s � r�duire la pauvret� dans le delta du Niger.� La r�gion productrice de p�trole est aussi l'une des plus d�favoris�es du pays. La pauvret� end�mique fait le lit d'une violence qui compromet aujourd'hui l'exploitation. Apparu au d�but de l'ann�e, un groupe arm�, le Mouvement d'�mancipation du delta du Niger, a d�j� revendiqu� plusieurs attaques contre des installations p�troli�res, deux enl�vements et deux attentats � la bombe. La production de Shell, leader au Nigeria, a chut� de moiti�. En mars, les autorit�s ont annonc� avoir perdu 1 milliard de dollars � cause des destructions. Ce n'est pas le seul paradoxe de l'industrie p�troli�re nig�riane. L'obsolescence de ses raffineries en fait un acheteur en aval de ce qu'elle vend en amont. Trente millions de litres de carburant sont consomm�s chaque jour, mais moins de la moiti� est raffin�e sur place. Suivant l'envol�e des cours du baril, le prix � la pompe est pass� de 45 � 65 nairas (environ 50 centimes d'euro) l'ann�e derni�re, avec des r�percussions imm�diates sur le panier de la m�nag�re. Un fonds de 600 millions de dollars a �t� inscrit au budget 2006, pour pr�venir toute augmentation cette ann�e. A la veille de l'�lection pr�sidentielle pr�vue en avril 2007, de nouvelles augmentations risqueraient de cristalliser le mouvement social. Soup�onn� de vouloir briguer un troisi�me mandat, le pr�sident Olusegun Obasanjo se retrouve en porte-�-faux. A l'ext�rieur, il jouit de ses succ�s macro�conomiques, assurant que les vastes r�formes engag�es vont bient�t porter leurs fruits. Mais faute de retomb�es concr�tes, ses opposants trouvent d�j� un large �cho dans l'opinion.


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