La communaut� internationale redoute que l'essai d'une bombe atomique annonc� par la Cor�e du Nord ne d�stabilise fortement la plan�te et ne contribue � accro�tre la prolif�ration nucl�aire, les regards �tant d�sormais tourn�s vers l'ONU. Ainsi, d�fiant les mises en garde internationales, la Cor�e du Nord a fait exploser lundi sa premi�re bombe atomique. L'essai nucl�aire est intervenu au moment m�me o� le Premier ministre japonais Shinzo Abe entamait � S�oul un sommet historique. Le r�gime communiste sud-cor�en avait averti d�s le 3 octobre qu'il proc�derait � un essai nucl�aire si les conditions de s�curit� �taient r�unies. Pyongyang avait alors invoqu� "la menace extr�me des Etats-Unis de d�clencher une guerre nucl�aire" ainsi que les sanctions impos�es par le Tr�sor am�ricain contre des entit�s nord-cor�ennes accus�es de blanchiment d'argent. La Cor�e du Nord s'�tait d�j� d�clar�e en f�vrier 2005 la huiti�me puissance nucl�aire mondiale, apr�s les Etats-Unis, la Russie, la France, la Grande- Bretagne, la Chine, l'Inde et le Pakistan. Mais Pyongyang n'avait jamais confirm� ce statut par un essai nucl�aire. Le test a imm�diatement suscit� une vague de condamnations dans le monde. M�me la Chine, pourtant fid�le alli�e du r�gime communiste nord-cor�en, a fait part de "sa ferme opposition" face � un essai men� "de mani�re �hont�e". P�kin a �t� averti par Pyongyang vingt minutes avant l'explosion, selon un responsable sud-cor�en. Le pr�sident am�ricain George W. Bush a condamn� l'annonce de l'essai nord-cor�en comme une "provocation" et une "menace" pour la paix internationale, et il a r�clam� une "r�ponse imm�diate" du Conseil de s�curit� de l'ONU. Face � cette situation, le Conseil de s�curit� a entam� une r�union d'urgence � huis clos sur l'essai nucl�aire, au cours de laquelle il a par ailleurs d�sign� le ministre sud-cor�en des Affaires �trang�res Ban Ki-Moon au poste de secr�taire g�n�ral de l'ONU. A Moscou, le Kremlin a annonc� que le pr�sident Poutine, qui a d�plor� le "pr�judice �norme" inflig� au r�gime de non-prolif�ration nucl�aire par l'essai nord-cor�en, s'�tait entretenu avec M. Bush et que les deux parties s'�taient prononc�es pour "une coordination des actions" sur ce dossier. Pour sa part, Mohamed El- Baradei, directeur g�n�ral de l'Agence internationale de l'�nergie atomique (AIEA), l'essai "repr�sente un d�fi s�curitaire grave non seulement pour l'Extr�me-Orient, mais aussi pour l'ensemble de la communaut� internationale". L'essai nucl�aire a �t� jug� "inacceptable" par l'Union europ�enne, et "tout � fait irresponsable" par Londres, qui a appel� � une "riposte vigoureuse". Berlin a estim� que Pyongyang "continuait � faire fausse route vers plus d'isolement" international. De son c�t�, le secr�taire g�n�ral de l'Otan, Jaap de Hoop Scheffer, a convoqu� une r�union d'urgence des ambassadeurs de l'Alliance atlantique apr�s l'annonce de l'essai nord-cor�en. "C'est une menace pour la s�curit� mondiale et cela demande la r�action la plus ferme possible de la communaut� internationale", a-t-il dit. L'Inde et le Pakistan, deux autres puissances nucl�aires qui n'ont pas souscrit aux obligations du Trait� de non-prolif�ration nucl�aire (TNP), ont condamn� Pyongyang. New Delhi s'est d�clar� "profond�ment pr�occup�" et Islamabad a "d�plor�" l'essai. Cela dit, les services de renseignements sud-cor�ens croient que l'essai a �t� men� dans un tunnel horizontal creus� dans une colline de la r�gion de Hwadaeri, pr�s de la ville de Kilju, dans la province de Hamgyong, � environ 300 km au nord-est de la capitale Pyongyang. La Cor�e du Nord disposerait de 30 ou 40 kilos de plutonium, assez pour fabriquer sept bombes atomiques, a d�clar� le responsable des services de renseignement sud-cor�ens.