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"SPI MAT" CRIE A LA CONTREFA�ON
"Les moustiques tuent, la contrefa�on aussi !"
Publié dans Le Soir d'Algérie le 08 - 05 - 2007

A l�approche de la p�riode des chaleurs, la demande sur les produits insecticides augmente naturellement et de mani�re consid�rable � cause de la propagation des moustiques et autres insectes ind�sirables voire dangereux pour la sant� de l�homme. Parmi ces produits, la pastille demeure la solution la plus propre et la plus efficace � la port�e du consommateur. Mais, le march� alg�rien, r�put� �tre un grand bazar n�est pas encore assez balis� pour le prot�ger.
Du moins c�est ce qu�ont pu constater les contr�leurs de la Soci�t� de production des insecticides (SPI) dans la r�gion Centre et aussi dans la wilaya de S�tif � l�est du pays. Ces derniers ont d�couvert, dans le courant de la semaine derni�re, des pastilles contrefaites au label de leur soci�t�. Il s�agit de pastilles �SPI mat�. Le parquet, la brigade �conomique de la Gendarmerie nationale, la S�ret� et la DCP ont �t� saisis aussit�t. Le patron de cette soci�t� implant�e � Constantine, M.Mustapha Ya�laoui, a affirm� que cette tentative de tricherie n�est pas la premi�re du genre. Les agents de son entreprise, ajoute-t-il, tombent, presque tous les deux ans, sur des cas similaires et ce, depuis, pratiquement, la lib�ralisation de l��conomie et l�ouverture du march� national vers la fin des ann�es 1990. �Chaque fois que nous constatons une imitation de l�un de nos produits, nous alertons les services concern�s par le contr�le de la qualit� et de la lutte contre la fraude, mais aucune de nos plaintes n�a eu de suite jusqu�� maintenant�, a-t-il soulign�. M.Ya�laoui soutient que les pastilles contrefaites proviennent, fort probablement, de l�ext�rieur du pays, car et selon ses termes, ces �criminels � qui imitent les tablettes �SPI mat� n�auraient, certainement, pas investi dans la machinerie, �tant un investissement lourd et soumis � autorisation pr�alable s�agissant de l�importation des produits chimiques n�cessaires � sa fabrication, sinon, dit-il, la fraude n�est pas rentable et par cons�quent, ne les int�resse gu�re. �Nos pastilles sont, �ventuellement, contrefaites en Turquie ou en Chine, mais, je crois que, c�est le m�me contrefacteur parce qu�il suit l��volution du changement de nos emballages et modifie le sien chaque fois que nous am�liorons l�empaquetage de nos tablettes�, avance-t-il. Pionnier dans son domaine, cet industriel qui a lanc� �SPI mat� en 1988 s�indigne de l�absence d�instruments de contr�le de la qualit� en Alg�rie et du �rel�chement� dans le travail des diff�rents services charg�s de la lutte contre la fraude. �Depuis la lib�ralisation de l��conomie nationale, l�Alg�rie s�est transform�e en un march� sauvage o� n�importe qui importe fait n�importe quoi. L�Etat alg�rien n�a pas mis de garde-fous fiables pour contr�ler l�activit� commerciale. C�est vrai qu�un l�ger mieux a caract�ris� l�activit� des services de contr�le en 2005, mais cet �tat de fait n�a pas dur�. Les services concern�s ont vite l�ch� alors qu�il fallait continuer avec plus d�ardeur. Le contr�le est un travail de tous les jours�, a-t-il dit. Et de souligner que la contrefa�on, qui ternit l�image de marque de sa soci�t�, est fatalement nuisible � la production locale, cr�atrice d�emploi et de richesse et �galement au consommateur. En ce qui concerne les pastilles �SPI mat�, l�imitation est presque parfaite notamment pour l�emballage et le consommateur est tellement expos� au risque de confusion. Le fabricant est le seul habilit� � pr�ciser les d�tails pouvant faire la diff�rence entre le vrai produit et celui qui est faux. L�analyse des pastilles contrefaites, effectu�e � la demande de la SPI dans un laboratoire italien, a fait �tat de l�inexistence de la mati�re active, l�Esbiothrine en l�occurrence, sur ces tablettes, c�est-�-dire, elles sont inefficaces, �ils n�utilisent qu�un colorant�, affirme-t- il. Cette mati�re, pr�cise M. Ya�laoui, repr�sente 90 % du co�t total de la production, ce qui fait que ces contrefacteurs engrangent des sommes colossales qui �chappent � tout contr�le sans aucun investissement r�el. D�autres d�tails peuvent �galement servir d�outils de comparaison. Par exemple, l�emballage aluminium de la pastille originale est un triplex compos� de trois couches : cellophane, aluminium et poly�thyl�ne et se d�chire facilement, contrairement � celui de la fausse tablette qui comporte deux couches seulement : aluminium et polypropyl�ne et se d�chire difficilement, � moins d�une encoche. Aussi, la pastille elle-m�me appose le logo �SPI mat� en rouge et non l�inscription �SPIMAT�. En plus, l�odeur de la vraie tablette est �agr�able� alors que celle de la contrefa�on est d�une odeur de savon, car elle ne comporte aucune mati�re active. Un d�taillant a fait remarquer que l�histoire de la contrefa�on des �SPI mat� remonte � 4 ou 5 ans. �Des importateurs, avance-t-il, ont inond� le march� de saloperies et attis� la gourmandise de certains commer�ants d�taillants. Et ce sont ces derniers qui avaient fait �couler leurs marchandises. Quoique la grosse part des produits contrefaits se vende � la sauvette dans les march�s, en l�absence de �vrais commer�ants�, une grande majorit� des �piceries et des quincailleries commercialisent sans scrupule de fausses pastilles entre autres produits contrefaits. �Je me rappelle que durant l�ann�e 2005, un importateur a pu �couler deux conteneurs de �SPI mat� contrefaites en provenance de la Turquie. Moi, je me demande, comment a-t-il pu introduire une telle quantit� par le port�, s�est-il interrog�. Chez les fournisseurs m�mes, continue d�expliquer ce d�taillant, on vous propose deux choix, de vraies tablettes et �galement des fausses � un prix moins cher. La bo�te des ��SPI mat �� qui vaut 110 DA � la source a �t� vendue � 75 DA. Mais, je crois, ajoute-t-il, que le commerce est synonyme de sinc�rit�, et quand vous avez une client�le exigeante, ces pseudo-importateurs n�arriveront jamais � commercialiser leur poison et donc, le fabricant qui veut prot�ger ses produits devrait faire un travail de proximit� pour moraliser les d�taillants d�abord car, ce sont eux qui sont en contact direct avec le consommateur. �La publicit� que peut faire le commer�ant d�taillant � une marque donn�e est plus efficace et moins ch�re qu�un spot publicitaire � la t�l�vision. Il suffit de lui expliquer correctement l�enjeu�, a-t-il sugg�r� en indiquant que la quantit� la plus importante des SPI mat �� contrefaites est commercialis�e au sud du pays, notamment � Oued-Souf o� le contr�le de la qualit� est relativement inexistant et o� les moustiques font leur apparition avant la saison des grandes chaleurs. Ensuite, propose-t-il, mener une campagne de sensibilisation ciblant les consommateurs afin de leur recommander les vertus du produit authentique. � L�Etat de son c�t� ne joue pas son r�le de contr�leur et c�est le sentiment d�impunit� qui stimule davantage la contrefa�on. L�Etat doit adopter des mesures r�pressives s�v�res pour dissuader ces gens� a-t-il conclu. Il est � noter que l�absence d�un cadre juridique clair d�finissant ce ph�nom�ne de la contrefa�on et les limites de l�intervention de l�Etat pour traquer les contrefacteurs, est la cause de cet accroissement de fraude sur le march� alg�rien. Avant, ce ph�nom�ne n�existait pas et la convention internationale de 1966 portant contr�le de la qualit�, ratifi�e par l�Alg�rie, attribuait l�imitation � un d�faut d��tiquetage. Aujourd�hui, les textes juridiques ont �volu� en Europe et ailleurs dans le monde, mais en Alg�rie, la nouvelle l�gislation n�a pas apport� grand-chose. Les dispositions de l�alin�a 2 de l�article 27 de la loi 04-02 du 23 juin 2006, parue dans le journal officiel n� 1041 du 27 juin 2004, fixant les r�gles applicables aux pratiques commerciales ne d�finit pas la contrefa�on proprement dite, mais au sens des dispositions de l�article 27, l�imitation qui est une pratique d�loyale d�un agent �conomique ayant imit� les signes distinctifs d�un agent �conomique concurrent, de ses produits ou services et sa publicit� dans le but de se rallier � sa client�le en cr�ant un risque de confusion dans l�esprit du consommateur. Le probl�me qui se pose �galement est le nombre insuffisant des contr�leurs � la disposition des DCP � � titre d�exemple, 17 seulement assurent le contr�le pour toute la wilaya de Constantine � seules habilit�es � lutter contre la fraude. Ce travail de contr�le n�cessite toute une arm�e de contr�leurs. Ces pastilles sont de mauvaise qualit� et repr�sentent un risque majeur pour le consommateur alg�rien. Ce dernier, attir� par les prix de ces produits pour le moins abordables, reste une cible facile des contrefacteurs, compte tenu de son pouvoir d�achat faible. Et de ce fait, c�est � l�Etat de jouer son r�le de contr�le pour le prot�ger par la mise en place de balises infaillibles afin de limiter la commercialisation des produits contrefaits et assujettir les faussaires � des r�gles plus r�pressives. Entre-temps, les contrefacteurs conduits par le sentiment d�impunit� sachant que les dispositions coercitives de la loi 04-02, � savoir, une amende allant de 50 000 DA � 5 millions de dinars (article 38) assortie de la saisie de la marchandise et le mat�riel ayant servi � la manufacture de ces produits dans le pire des cas (article 39), continuent de s�vir.

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