Certes, il ne s�agira pas de r�gularisation massive, mais l�Orange bleue a construit un accord tenable. Humainement acceptable. Loin de la barbarie fran�aise des tests ADN et de l�exclusion des pauvres gens de la soupe populaire. Les n�gociateurs de l�Orange bleue (coalition d�mocrate, chr�tienne et lib�rale) qui, en toute vraisemblance, conduira les affaires du royaume pendant 5 ans, ont trouv� un compromis autour de la politique migratoire ! C��tait le premier point inscrit � l�ordre du jour et ne constituait pas, loin s�en faut, une mince affaire. Les n�gociateurs tant du nord du pays (Flandre) que du sud (Wallonie) et Bruxellois ont pu, apr�s plusieurs s�ances-marathon annoncer la premi�re bonne nouvelle. Sur l�immigration, un accord est scell�. Le formateur, personnalit� d�sign�e par le roi pour, soit diriger le futur gouvernement (ce qui est probable), soit d�fricher le terrain pour un autre, explique la longueur des discussions. �Il �tait important d�avoir des mesures non �quivoques, clairement d�finies, pour ne pas donner prise � des interpr�tations divergentes�. Dans le texte final, plus ou moins �quilibr�, de vraies ouvertures, il faut l�acter, existent. Cependant, les socialistes et les �colos, rel�gu�s au sein de l�opposition, crient, d�j�, au scandale. Pour eux, cet appel d�air � la main-d��uvre �trang�re risque de p�naliser les nombreux ch�meurs existant d�j� dans le royaume. Les entreprises seront tent�es, selon eux, de recruter �� bon march� plut�t que de puiser localement. Jo�lle Milquet, centre d�mocrate et humaniste (ex-d�mocrate-chr�tien francophone), dont la formation devrait rejoindre l�ex�cutif, �les ill�gaux pourront obtenir la r�gularisation s�ils travaillent ou sont install�s comme ind�pendants.� Elle a, en outre, pr�cis� que les �crit�res� de r�gularisation seront classifi�s par une �circulaire� minist�rielle. Pour Didier Reynders, Mouvement r�formateur (MR lib�ral francophone), �la politique d�asile du nouveau gouvernement s�inscrira dans la continuit� de celle appliqu�e par le pr�c�dent�. C�t� flamand, la satisfaction est aussi de mise. Pour Bart Somers, le pr�sident de l�Open-Uld (lib�raux n�erlandophones), �il s�agit d�un point (immigration clandestine) de tr�s important�. Ce laborieux mais tenable consensus autour de la tr�s sensible, ici, question de l�immigration, pr�sente plusieurs avantages. Il permet aux entreprises de pouvoir recruter de fa�on plus flexible et offre une chance pour les nombreux immigr�s ill�gaux de Belgique de pouvoir sortir de l�underground, du n�ant dans lequel ils sont pr�sentement. Certes, la r�gularisation ne sera pas massive comme l�esp�raient et le r�clamaient de nombreuses associations de d�fense des droits de l�homme et des immigr�s, n�anmoins le texte de l�Orange bleue n�est pas compl�tement verrouill�. En plus des ill�gaux qui pourront se �d�goter� un boulot ou cr�er leur propre entreprise (ce n�est pas si difficile que �a en Belgique), des r�gularisations pour raison de sant� ou humaine, des regroupements familiaux et des recours aupr�s des juridictions comp�tentes, notamment du prestigieux Conseil d�Etat, les immigr�s ill�gaux du royaume voient s�ouvrir devant eux de nouveaux horizons. On est loin, ici, en Belgique, des barbares tests ADN ou des man�uvres au sommet de l�Etat fran�ais pour exclure les sans-papiers de la soupe populaire ou des insignifiants soins urgents. Les ill�gaux alg�riens de trois � cinq mille (3 000 � 5 000), selon les estimations les plus cr�dibles, auront, pour beaucoup d�entre eux, des chances r�elles de s�en sortir.