Dans les diff�rents ouvrages pr�sent�s en cet apr�s-midi de vente-d�dicace organis�e ce jeudi, Ma�mar Farah, journaliste et �crivain, l�amoureux des lettres a montr� qu�il est constamment en app�tit pour d�fendre, �tudier et faire conna�tre les nobles causes et l�Alg�rie de toutes les esp�rances. A ce rendez-vous de Annaba, qu�il a fix� � ses lecteurs dans le d�cor du Ch�teau Chancel, il a adjoint le vernissage de sa fille Rym. La qualit� de la quinzaine de tableaux qu�elle a expos�s d�note que cette jeune universitaire a l��toffe d�une grande artiste peintre. Deux �v�nements culturels en un qui ont fait l�effet d�une c�l�bration d�une grande f�te, d�un sacre, ou tout simplement d�un anniversaire. Il ne pouvait pas en �tre autrement. Le p�re en laissant s�exprimer sa plume, la fille son pinceau et ses toiles, tous deux ont mis en relief leur parfaite symbiose dans l�art de communiquer. Et c�est justement cet art de la communication qu�il ma�trise fort bien qui a permis � Ma�mar Farah d�offrir des t�moignages passionnants et saisissants du quotidien v�cu par les Alg�riens. Pour ce faire, il n�a pas eu besoin de d�piauter des ann�es d�errance dans son m�tier de journaliste �ditorialiste, grand reporter, fondateur de titres de journaux pour ranimer des l�mures d�une agora nationale qui ne profite qu�aux gens du pouvoir. Ma�trisant au mieux la ma�eutique dans ses huit ouvrages pr�sent�s au public lors de la vente-d�dicace, l�auteur s�est promen� � travers le temps, a r�v� comme un harraga, trinqu� et discut� avec des compagnons d�un jour, d�une nuit, d�un voyage, fum� avec les id�ologies, flirt� avec les utopies, chahut� l�ordre �tabli en Alg�rie, comme jamais quelqu�un d�autre ne l�avait fait avant lui. Il est all� avec sa plume en consacrant dans ses �crits, des tr�sors de convictions et de pr�cisions. Il a soulign� le d�voiement d�une Alg�rie traqu�e par l�incapacit� et l�opportunisme de ceux qui la g�rent. Que ce soit dans les Mots du jeudi tomes I et II, Bassamet, son recueil de chroniques en arabe, Les sir�nes de Cap Rosa, son roman, Soleils d�hiver, ses nouvelles, Express de nuit, ses carnets de voyages, Le R�ve sarde, son autre roman, et Pause-Caf�, son recueil de billets, Ma�mar a bouscul� les hommes, le temps et les choses. Ses huit ouvrages sont m�tin�s d�histoires v�cues. Elles d�filent comme s�il s�agissait d�un kal�idoscope o� se m�lent les d�lires de nos gouvernants des ann�es 1970, les folles ann�es de feu et de sang dans une Alg�rie �gorg�e par l�extr�misme islamiste, le r�ve des harraga, l�amiti� et l�espoir. Dans ses �uvres, il viole et d�nude le quotidien impos� aux Alg�riens avec un formidable sens du r�cit qui entra�ne sans rupture le lecteur. Le style parfois h�ro�que et souvent sentimental utilis� poss�de la pr�cision et la puret�. C�est dire qu�il faudrait �tre vraiment mauvais lecteur pour ne pas se laisser prendre par ses huit ouvrages dont Les Mots du jeudi, Bassamet, Le R�ve sarde ou Pause-Caf�. Par le ton, l�g�rement hautain, il stigmatise continuellement les gens de l�agora. Il se gausse aussi des d�cideurs � l�origine de la crise, des crises perp�tuelles qui secouent l�Alg�rie, de leur conception de la d�mocratie et de la libert� d�expression. Il ne manque pas � chaque fois de souligner son affection, sa tendresse et son respect pour les autres, ceux qui souffrent faute d�emploi, de logement ou tout simplement faute de libert�. En fait, Ma�mar Farah met en relief son humanisme et sa recherche continuelle des valeurs traditionnelles qui ont, de tout temps, caract�ris� le comportement des Alg�riens. Apr�s Le R�ve sarde, Ma�mar Farah revient avec Pause- Caf�, son dernier recueil de billets. C�est un autre t�moignage imag� et pr�cis de notre quotidien. Autant dire que ce recueil, compos� de s�quences s�ches et percutantes, avance � la cravache dans une critique objective de tout ce qui se fait chez nous de politique �conomique, sociale et culturelle. Lire Ma�mar, c�est voyager dans l�Alg�rie profonde. Cellel� m�me dont les entrailles regorgent de cadavres de ceux qui avaient combattu pour la libert�, ceux qui avaient cru en la d�mocratie, la dignit� et l��galit� pour tous. De M�Daourouch, son village natal, � Tlemcen, en passant par Alger, B�ja�a, Constantine, Annaba, Djelfa, Bou-Sa�da� jusqu�� la Sardaigne (Italie), tant de lieux qu�il a visit�s au gr� de ses rencontres ou � travers les dramatiques p�rip�ties v�cues par les harraga. Dans ses ouvrages, Ma�mar Farah nous transporte r�ellement � travers le temps et l�espace dans une Alg�rie encore sous l�emprise de la nomenklatura. Sa derni�re Pause-Caf� � J�accuse � ( Le Soir d�Alg�rie du 11 mars 2009) l�ve le voile sur un des aspects du quotidien des Alg�riens. A. Djabali RYMANGA ARTISTE-PEINTRE Une sensibilit� � fleur de peau A 25 ans, Rymanga (la signature que s�est choisie Rym Farah l�artiste-peintre et universitaire) a suivi un autre chemin que celui de son p�re Ma�mar Farah pour exprimer, � sa mani�re, le quotidien et les aspirations au bien-�tre des Alg�riens. Elle a d�laiss� la plume constamment entre les doigts de son p�re journaliste et �crivain pour prendre le pinceau, les couleurs et la toile. De l�impressionnisme aux natures mortes, des portraits aux aquarelles riches en couleurs, elle a expos� une quinzaine de toiles dans le salon de l�h�tel Ch�teau Chancel. C��tait en parall�le � la vente-d�dicace des ouvrages de son paternel. Ses tableaux sont r�v�lateurs de sa grande sensibilit� et de son amour pour l�Alg�rie, ses vertes contr�es, son Sahara, ses oasis, pour aussi les hommes et les femmes qui la composent. Tout autant que les traits de plume de son g�niteur, Rymanga est tr�s expressive. La Danseuse kabyle, Le Targui, Les sept moutons, le joyau que repr�sente l�ancienne mairie de Souk-Ahras et bien d�autres, l�auteure peut �tre qualifi�e de passionaria de la peinture artistique. Elle y va sans calcul et sans approche pr�alable, donnant libre cours � son inspiration artistique du moment. Pour sa premi�re exposition publique, Rymanga semble s��tre bien pr�par�e � la critique des connaisseurs. Ils furent nombreux � s�attarder longuement devant ses �uvres. �D�une rare sensibilit� �, diront beaucoup d�entre eux dans leurs �changes d�avis. Et ils avaient raison, car la jeune artiste a d�montr� une bonne ma�trise des couleurs, des traits et des reliefs. Ses coups de pinceau ne sont pas rageurs comme les traits de plume de Ma�mar. La sensibilit� de cette jeune artiste est � fleur de peau tant la recherche de la couleur et des motifs est de tout instant pour imposer la r�flexion sur ce qu�aurait pu �tre notre quotidien fait d�amour, de paix et de bien-�tre.