Jos� Manuel Barroso, pr�sident de la Commission europ�enne actuel, sera reconduit, c�est certain. Mais comme un deuxi�me sacre du �Cam�l�on�, comme les citoyens des 27 le d�signent, n�est pas acte populaire, les 27 chefs d�Etat et de gouvernement r�unis hier � Bruxelles ont trouv� la parade. Du Justus Lupsius, si�ge du Conseil europ�en, Aziouz Mokhtari Ce sera une r��lection en catimini, sans faste, pas en grande pompe. Il est vrai que Jos� Manuel Barroso n�est pas, � franchement �crire, une personnalit� marquante du paysage politique et institutionnel. Proam�ricain (c�est lui, alors chef de gouvernement du Portugal, qui pr�sida au c�r�monial de guerre contre l�Irak aux A�ores), ce qui le propulse, tout de go, pr�sident de la commission. G. Bush et Tony Blair avaient exerc� le forcing n�cessaire pour que cela soit. Et ainsi f�t-il. Barroso est un ultralib�ral visc�ral. Lors de la crise dite financi�re, encore en cours, il ne leva pas le petit doigt pour d�cr�ter quelque mesure salvatrice qui soit. Les Etats-membres, un � un ou en coordination bilat�rale, hors UE, ont d� inventer les proc�dures d�urgence n�cessaires. Pourtant, c�est cet homme, et personne d�autre, qui sera le futur patron de la Commission europ�enne. Les voies de l�Europe comme celles du seigneur sont imp�n�trables. Lors de ce conclave bruxellois, il a �t� question aussi, tout de m�me, de crise financi�re, du trait� de Lisbonne � privil�gi� pour remplacer la d�funte constitution dite �Giscard� et l�insignifiant trait� de Nice. M�me � ce niveau, les Europ�ens ont des craintes r�elles. En cas de �non� irlandais (scrutin en octobre prochain), �Lisbonne� sera caduc. Et les institutions de l�Union seront paralys�es pour de longues ann�es encore. Il faut dire que l�Europe ne fait plus recette aux yeux des citoyens des 27 Etats membres. Bureaucratique, inhumaine, lib�rale, elle repr�sente � leurs yeux l�instrument qui a cass� le mod�le social au profit de la concurrence effr�n�e, du chacun-pour-soi et de l�angoisse du lendemain. Les agriculteurs du Vieux-Continent sont d�ailleurs venus, nombreux, hier � Bruxelles manifester leur col�re et leur d�sappointement face � la crise. Le son de cloches des vaches sera-t-il entendu par les dirigeants ? Rien n�est moins s�r. Pour la simple et unique raison que l�UE est comme la plus belle fille du monde : elle ne peut donner que ce qu�elle a. Actuellement, peu de choses. La satisfaction, l�une des rares de ce sommet, est le fait que c�est la Su�de qui prend la pr�sidence de l�ensemble de l�architecture institutionnelle europ�enne. C�est une excellente nouvelle pour le peuple sahraoui, vu que la Su�de avait refus�, l�on s�en souvient, de signer les accords de p�che entre l�UE et le Maroc. Etant entendu pour Stockholm que les eaux territoriales sahraouies ne pouvaient �tre incluses dans le trait�. Au motif de droit selon lequel le Sahara Occidental est un territoire non-autonome selon la doctrine des Nations-Unies. Les observateurs, ici, � Bruxelles, s�attendent � ce que sous pr�sidence su�doise, les efforts de Christopher Ross, �missaire onusien pour le Sahara Occidental, trouvent preneur. Les Su�dois iront-ils jusqu�� rouvrir le dossier � honteux pour Bruxelles � des accords de p�che avec le Maroc. On verra.