Serait-ce le retour au chaos à l'usine Leader Meuble de Tizi Ouzou ? Tout porte à le croire après la grève de la faim entamée, jeudi dernier, par des employés de cette usine. Ces derniers entendent réclamer, par leur action, l'augmentation de leur salaire et l'organisation d'une assemblée générale pour l'étalage du bilan de la section syndicale. «Depuis la dernière AG, tenue en septembre dernier, aucune autre n'a été programmée, sachant que cela doit se faire tous les six mois», annoncent les grévistes. En outre, ces derniers, employés à l'usine domiciliée dans la localité de Tizi Rached, 15 km à l'est de la ville des Genêts, dénoncent la mauvaise gestion du directeur général et les accointances des délégués du syndicat UGTA. Néanmoins, contacté par nos soins, le secrétaire général de la section syndicale affirme que l'action menée par les 19 grévistes, dont 5 en grève de la faim, est illégale. «La grève menée par les 19 grévistes est illégale puisqu'aucun préavis n'a été remis à la direction», il ajoutera à propos de la grève de la faim entamée jeudi que «les grèves de la faim n'a de vrai que le nom, les 5 employés en question sont en plein forme alors qu'ils disent s'être privés de nourriture depuis déjà 5 jours». Interrogé sur les revendications des grévistes, notre interlocuteur s'indignera devant l'action qu'ils mènent, «actuellement, les protestataires sont en arrêt de travail. Ils essayent de perturber les autres employés, qui sont, pour le rappeler 450, à ne pas participer au débrayage. Je tiens à préciser que les grévistes sont manipulés par les ex-syndicalistes qui tentent de se venger après la dissolution de leur bureau l'an dernier. Du coup, ils veulent à tout prix que l'usine ferme ses portes et pour se faire, ils poussent des travailleurs à quitter leurs postes pour mener une grève» et d'ajouter que «cela fait trois ans que l'entreprise enregistre des déficits à cause des nombreuses grèves menées. Rien qu'en 2012, le déficit a atteint les 6 milliards de centimes. Une autre carence de ce genre risquera de mettre définitivement en danger l'avenir de l'entreprise». Selon une source locale, les travailleurs en grève, qui ont pourtant mené un long combat durant plusieurs semaines l'année dernière pour réclamer, entre autres, l'amélioration de leurs conditions de travail, ne semblent pas avoir fini avec «l'injustice» et «la corruption» dont ils sont toujours victimes. Ils disent «n'avoir vu aucun changement depuis leur précédente grève et que tout ce qui a été promis n'est finalement que de la poudre aux yeux». Les grévistes de l'usine, qui a comme principale activité la fabrication et la commercialisation de meubles domestiques et de bureau et comme activité secondaire la fabrication et la commercialisation de mousse souple et les équipements hôteliers et collectifs, réclamaient lors de leur précédente grève de juillet à août 2012, «une augmentation de 50% des salaires avec effet rétroactif depuis 2009 pour les travailleurs du secteur, l'exécution, la maîtrise et la régularisation des travailleurs dans les postes qu'ils occupent actuellement». Aujourd'hui encore, cette augmentation est revendiquée par les 19 grévistes.