La 4e session du comité intergouvernemental de haut niveau qui s'est tenu jeudi à Paris, a été une occasion, pour le Premier ministre Ahmed Ouyahia, de répondre aux déclarations du président français et de son Premier ministre concernant la mémoire et le colonialisme. «L'Algérie ne soulève pas le dossier de la mémoire pour enfermer les relations algéro-françaises dans le passé mais pour alléger la démarche commune vers l'avenir et lui donner plus d'entrain en prenant en charge quelques soucis et quelques legs que nous avons», a-t-il déclaré dans son intervention faite en arabe puis en français lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue, Edouard Philippe. «La visite du président Macron a permis de débloquer deux dossiers, celui de la restitution des crânes des résistants. La partie algérienne va terminer le dossier procédural et la partie française va préparer la loi, puisqu'il en faut une, pour mettre en œuvre la décision annoncée hier», a-t-il indiqué, avant d'évoquer le dossier de la restitution des archives. «Sur le domaine des archives, nous avons fait une bonne percée puisque le président Macron nous a annoncé mercredi, au nom de la France, la disponibilité de notre partenaire à nous remettre une duplication de toutes les archives, ce qui permettra de gérer plusieurs affaires de la vie courante en Algérie, et nous continuerons à discuter pour la restitution graduelle avec le temps des archives de la période 1830-1962», a-t-il assuré. Le Premier ministre algérien a rappelé que «le dossier de la mémoire n'est pas simple». «S'il l'était, il aurait été soldé durant les 55 ans qui se sont écoulés déjà. Ce qui est certain, c'est qu'il y a une volonté partagée d'identifier des pistes et trouver des solutions à même de satisfaire les deux peuples, le peuple algérien et le peuple français», a-t-il conclu. Dans son intervention, le Premier ministre français s'est exprimé sur le dossier de la mémoire en estimant qu'il fallait regarder «notre passé droit dans les yeux dans ses zones d'ombre, dans ses éléments de lumière aussi», afin de construire un «avenir commun qui est un avenir que nous croyons marquer par de très belles opportunités».