La faculté de droit et des sciences politiques de l'université Akli Mohand Oulhadj de Bouira et la chambre de commerce et d'industrie ont organisé, hier, un séminaire national sur les mécanismes juridiques pour la relance de l'économie nationale découlant de la réforme constitutionnelle de 2016. Cette rencontre était une occasion pour plusieurs enseignants universitaires venus de plusieurs wilayas d'exposer leurs visions sur différents sujets relatifs au développement économique et le cadre juridique qui doit l'accompagner. Dans son intervention intitulée «De l'Etat rentier à l'Etat développementiste : la contrainte de la qualité institutionnelle», Dr Amnache Cheikh Sabrina de l'université de Tizi Ouzou, a tenu à souligner que l'Algérie «est un pays en situation de statu quo. Nous avons eu d'énormes chances de décollage économique que nous n'avons pas su exploiter. Je parle de la situation de l'aisance financière de 2001 à 2014». D'après l'enseignante universitaire, le problème ne réside pas dans le retrait ou pas de l'Etat, mais «plutôt dans la manière avec laquelle l'Etat intervient dans l'économie». Ainsi, pour ce qui est de l'objet de sa communication, Dr Amnache Cheikh Sabrina s'interroge sur les raisons qui font que l'Algérie peine à passer d'un pays rentier à un pays dont l'économie est diversifiée. «Pourquoi nous n'arrivons pas à passer du statut d'Etat rentier vers un Etat producteur du développement économique. Le problème est dans la qualité institutionnelle. Cette qualité nous renseigne sur le cadre réglementaire du fonctionnement de l'Etat et sur l'aptitude de l'Etat à concevoir un cadre de contrôle et de régulation qu'accompagnent les décisions et les politiques économiques», a-t-elle déclaré. «Nous sommes un Etat d'allocation. Si nous avons construit une bonne économie, il n'y aurait pas une grande influence des cours pétroliers», ajoute-t-elle. Pour Dr Lakehel Saleh, enseignant à l'université de Bouira, le retrait de l'Etat de la sphère économique ne s'est pas encore effectué totalement. Il estime que l'Etat, par son pouvoir exécutif, impose sa mainmise sur plusieurs entreprises nationales et détient le monopole sur plusieurs activités dites stratégiques, notamment dans le domaine de l'investissement. Ainsi, l'universitaire a évoqué également la règle 51/49 imposée aux investisseurs étrangers qui veulent s'implanter en Algérie et les autorisations exigées pour pouvoir investir dans plusieurs domaines, ce qui constitue un frein pour la relance économique. L'intervenant a appelé à revoir le rôle de l'Etat notamment dans le secteur de l'investissement.