Les imams sont interdits de parler politique, notamment de la prochaine élection présidentielle prévue en 2019, dans leurs prêches et dans les mosquées. Le ministre des Affaires religieuses et du Wakf a donc appelé ce jeudi les imams à jouer leur rôle sans pour autant s'engager dans la politique et de rester neutre dans leurs discours religieux. En marge d'une rencontre à Alger ayant pour but de s'enquérir sur l'avancement du programme du secteur et ce, dans le cadre du plan gouvernemental adopté par le président Bouteflika depuis 2014, le ministre a affirmé avoir instruit les imams de rester neutres et laisser leur convictions politiques à l'entrée des mosquées. Dans son message adressé aux imams, Mohamed Aissa a déclaré que «les imams ne doivent pas avoir un parti pris. Ils ne doivent pas soutenir un candidat, ni un parti politique. Les imams doivent rester neutres», a-t-il soutenu. Mohamed Aïssa estime que les prêches des religieux pourrait avoir une influence sur le choix des citoyens algériens lors de la présidentielle de l'année prochaine. Il a également appelé les imams à se confirmer à ce «principe de base». Et pas question de déroger à la règle : le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs veillera personnellement à ce qu'il ne soit pas question de politique dans les enceintes des mosquées, qui doivent rester «à l'écart des tiraillements politiques». Auparavant, le ministre des Affaires religieuses avait chargé les imams de plusieurs missions, telles que la sensibilisation des jeunes contre l'immigration clandestine. Par ailleurs, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs Mohamed Aissa est revenu sur l'altercation qui a éclaté dans la mosquée Omar Bnou Lkhatab à Tadjna, dans la wilaya de Chlef, il y a quelques jours. Le ministre a indiqué que le procès-verbal «n'a pas fait état de coups mais de cris qui ont mené à une bousculade provoquant la chute de quelques fidèles», ajoutant que «l'imam était dans son mihrab». Une vidéo a circulé sur les réseaux sociaux, montrant un imam en train de se disputer à l'intérieur de la mosquée avec certains fidèles. Mohamed Aissa qui a imputé la responsabilité de l'ampleur prise par l'affaire à «la mauvaise utilisation des réseaux sociaux», a déclaré que «l'imam est tenu de défendre son institution». Et d'ajouter : «l'Etat a chargé l'imam de la responsabilité de la mosquée, de son mihrab et de son minbar, le reste de la salle est pour les prieurs. Ils prient les bras croisés ou relâchés, en qamis ou en short, ça ne concerne que les prieurs, quant à la gestion de la mosquée, c'est l'affaire du seul imam». «Ces tensions se répéteront dans nos mosquées car il y a une volonté chez certains de se positionner dans les associations religieuses pour des buts que je ne connais pas», a-t-il prévenu. Il a indiqué que l'imam et la personne avec qui il a eu l'altercation se sont réconciliés à l'initiative de la Direction des Affaires religieuses de Chlef. «Quant à l'imam, nous lui avons demandé de prendre un congé et de s'éloigner de sa mosquée pour une période, le temps que les esprits se calment», a-t-il fait savoir.