Plusieurs motifs, notamment le manque de gain d'argent et le piratage poussent les disquaires à fermer boutique ou de réinvestir dans la pizza et le fast -food. Alors que dans les années 1970 – 1980, les disquaires et les éditeurs ayant investi dans la musique et la chanson se livraient bataille à cause de la concurrence motivées par leur grand nombre, aujourd'hui, les mêmes disquaires et éditeurs n'ont pas résisté ; ce qui les poussés à investir dans d'autres créneaux dont notamment la restauration rapide et la pizza. On les comprend bien, mais il faut se poser la question sur les motifs qui les ont poussés à abandonner la culture pour la nourriture et sur ce qu'il faut faire pour y remédier. Avant-hier, invité par la chaîne de télévision «El Djazairai», le chanteur Hamidou a bien fait de relever que l'algérien préfère aujourd'hui, acheter un Hamburger à 150 dinars, mais trouve que le CD à 150 DA est trop cher, préférant le pirater ou l'écouter sur Youtube. La cassette n'a pas tué le disque L'histoire de la chanson et de l'édition musicale, a vu comment les premiers disques cylindriques qui existaient dans les années 1900-1910 avaient laissé la place aux 80, 75 et 78 tours. Ces derniers qui ont résisté jusqu'aux années 1960 ont laissé leur place aux 45 tours puis aux 33 tours qui ont bercé notre enfance. L'arrivée de la cassette avait affaibli le disque vinyle avant de le remplacer, mais l'arrivée du 45 tours puis de la cassette n'avaient pas tué l'éditeur ni le chanteur qui continuaient à enregistrer et vendre leurs produits. Par contre, après une petite période vécue avec les enregistrements sur CD, l'arrivée de l'internet, notamment le Youtube a poussé les gens à fuir les disquaires même si c'est au détriment de la qualité du son. La mort de l'édition musicale et la fermeture des disquaires a poussé certains chanteurs à changer carrément de métier. D'autres plus courageux ont tenté de multiplier les galas, mais là, ils ont rencontré le grand problème de la programmation et le manque de salles. Il faut noter que la programmation d'un chanteur dépend des institutions étatiques et plus rarement d'associations qui n'ont même pas le droit de gagner de l'argent, ce qui ne les encourage pas du tout à inviter un chanteur professionnel. Si certains chanteurs de la trempe de Hamidou ou Chaou Abdelkader ont la chance d'être invités, même si cela n'arrive pas fréquemment de la part de ces organismes car la majorité des autres artistes n'ont pas cette chance. Certains parlent même de piston. Le privé Il faut dire aussi que si les chanteurs de Chaâbi ou ceux qui sont célèbres comme Hamidou ont la chance de se produire dans les fêtes familiales, ce qui est plus rentable financièrement, beaucoup d'autres en sont privés à cause du style non recommandé dans de telles circonstances. Pour régler le problème de la programmation des chanteurs, il faudrait tout simplement copier sur les autres pays. C'est-à-dire encourager l'investissement du privé dans le créneau artistique. Il faut vendre les salles fermées depuis plusieurs décennies. Une loi sur la gestion de ces salles privées pourrait obliger les propriétaires à signer un cahier de charges. On pourrait même les encourager en les exonérant d'impôts les premières années d'activités. Ce n'est qu'en privatisant qu'on peut encourager la pratique artistique en Algérie. Il est temps que le ministère de la culture s'occupe de tâches plus importantes que de gérer des galas et concerts ainsi que la projection des films de cinéma et de spectacles de magie.