La baisse du niveau des réserves de change du pays constitue une source d'inquiétude et de préoccupation, selon le professeur en économie, Mohamed Chérif Benmihoub. Pour la première fois, les réserves de change de l'Algérie baissent en dessous des 80 mds de dollars, a annoncé hier le Premier ministre Ahmed Ouyahia, ce qui est «très inquiétant», sachant que «la question porte sur les stocks de la devise et sa manière de gestion», a estimé ce matin le Pr Benmihoub lors de son passage à la radio nationale. L'invité de la rédaction a indiqué que la situation est préoccupante dans l'état actuel, avec le déficit estimé à une moyenne de 20 mds de dollars de déficit. Donc, les 79 mds de dollars ne peuvent couvrir que 3 ans d'importations, «ce qui est très insuffisant pour un pays en termes de perspectives», a souligné l'économiste. Dans la balance commerciale, «si on reste à un prix du baril de 70 dollars, avec des importations de près de 35 milliards de dollars, nous serons à 7 mds de dollars de déficit. Ce qui n'est pas évident avec les perturbations que connaît le marché du pétrole actuellement». Face à cette situation, l'Algérie est confrontée à une hausse de la consommation de gaz interne, ce qui impacte directement les capacités d'exportation de l'Algérie, a-t-il ajouté. «Mais avec une logique qui stipule qu'on dépense toujours plus que ce qu'on gagne», cette situation persiste et renforce les déséquilibres financiers du pays, en premier lieu celui de la balance commerciale qui enregistre à titre d'exemple dans son volet des services un déficit qui est de l'ordre de 13 à 15 mds de dollars par an.