Abdelaziz Bouteflika a insisté sur la stabilité et le rôle qui incombe au peuple dans pareilles circonstances. Le président de la République a indirectement réagi aux manifestations du 22 février dernier, rejetant sa candidature pour un cinquième mandat et appelant au « changement du système ». Abdelaziz Bouteflika a profité d'un message adressé à la nation, à l'occasion du double anniversaire de la création de l'Union générale des travailleurs algériens (24 février 1956) et de la nationalisation des hydrocarbures (24 février 1971), pour insister sur la stabilité et le rôle qui incombe au peuple dans pareilles circonstances. Evoquant le volet sécuritaire, le chef de l'Etat, candidat à sa propre succession, a estimé que « l'instabilité et les fléaux du terrorisme et du crime transfrontalier marquent notre voisinage immédiat, et s'imposent à notre vaillante Armée nationale populaire (ANP) ». Une armée que Bouteflika n'a pas manqué de saluer encore une fois. « Cependant, notre armée a besoin d'un peuple conscient, mobilisé et vaillant, pour être un précieux appui et un solide bouclier, afin de préserver la stabilité de notre pays », a écrit le Président, dans le message qu'a lu en son nom à Adrar, le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Nouredine Bedoui, lors d'un meeting au complexe sportif de la wilaya. L'allusion est à peine voilée. Mais, vu le contexte dans lequel intervient ce message, le lien est directement fait avec les manifestations qui, faut-il le signaler, se sont déroulées dans le calme et dans un civisme salué par tout le monde. Le locataire du palais d'El Mouradia est brièvement revenu sur «les réalisations» accomplies durant les deux dernières décennies, durant lesquelles selon lui, « l'Algérie a su combiner la richesse des hydrocarbures et la décision politique indépendante, et conjuguer les bras et la volonté de ses loyaux fils ». Pourtant, «nous demeurons conscients de tous les défis qui restent à relever», a insisté Abdelaziz Bouteflika. «Il est vrai que nous jouissons d'un progrès social et économique, mais nous demeurons profondément conscients de la nécessité de plus d'efficacité économique, pour garantir la pérennité de notre choix sacré, celui de la justice sociale et de la solidarité nationale», a-t-il plaidé, soutenant que « l'Algérie dispose du potentiel et des capacités lui permettant de gagner cette bataille, celle de l'édification et du développement ». Défendant son bilan, Abdelaziz Bouteflika a indiqué qu'«une fois le pays sorti des affres de la tragédie nationale et de la restructuration économique et sociale, nous nous sommes lancés dans le processus de construction et d'édification qui, peu à peu, a permis à l'Algérie de se libérer du fardeau de la dette extérieure, d'éloigner le spectre du chômage qui a failli asphyxier nos jeunes, et d'enrayer considérablement les manifestations de la misère et de la pauvreté grâce à la réalisation, à travers les quatre coins du pays, de milliers d'écoles, de centaines d'hôpitaux, de dizaines d'universités et de millions de logements». Une entreprise qui, pense-t-il, n'aurait pu être menée «sans l'indépendance de notre décision politique et économique», et est rendue possible «grâce à la paix sociale et à la mobilisation des travailleurs sous la bannière de l'UGTA». Cet «exposé», a justifié le Président, «se veut une manifeste illustration de mon message, le message des vertus de la continuité». Une «continuité qui fait que chaque génération apporte sa pierre à l'édifice des réalisations, garantissant la persévérance dans la bonne voie, et permettant de remédier aux erreurs marginales, et qui permet à l'Algérie de passer à la vitesse supérieure dans la course au progrès et à la prospérité».