Des milliers d'étudiants de l'Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou (Ummto) ont marché, hier, dans les artères de la capitale du Djurdjura pour dire «non» à la candidature de Bouteflika pour un 5e mandat à la prochaine élection présidentielle, mais aussi pour demander le «départ» du système. Après le mouvement de protestation qui a eu lieu samedi dernier et auquel ont pris part des milliers de citoyens, cette fois-ci, ce sont les étudiants qui ont décidé de briser le mur du silence et de sortir dans la rue. La marche pacifique s'est ébranlée aux environs de 11 heures devant le portail principal de Hasnaoua où les marcheurs se sont donné rendez-vous. Ils ont ensuite parcouru le centre-ville en passant par les boulevards Lamali Ahmed et Abane Ramdane avant de rejoindre le siège de l'ancienne mairie où les marcheurs criaient haut et fort pour dénoncer ce système politique. A préciser que des carrés de marcheurs se constituaient au fur et à mesure pour atteindre un nombre important de protestataires dont la quasi-totalité étaient des étudiants, avons-nous constaté sur les lieux. Les marcheurs brandissaient des slogans hostiles contre le 5e mandat et la gestion des gouverneurs ; ce qui a aussi attiré notre attention, c'est la présence de certains militants des partis politiques, en l'occurrence ceux du Front des forces socialistes (FFS) et du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD). Une démarche qui a été rejetée à l'unanimité par les étudiants qui veulent que leur action ne porte aucune couleur politique. «Nous ne voulons aucune infiltration politique au sein de la corporation estudiantine», lâchent les étudiants. A souligner qu'un dispositif policier en civil a été mobilisé pour encadrer cette marche pacifique où aucun incident n'est à déplorer. Aux environs de 13 heures, les étudiants se sont dispersés dans le calme.
