Le ministre a tenu à apporter quelques précisions sur la vente d'armes à l'Arabie saoudite, soupçonnées d'être utilisées lors du conflit au Yémen. Tandis que la France prépare à envoyer une nouvelle cargaison d'armes pour l'Arabie saoudite, le ministre français des Affaires Etrangères appelle à arrêter la guerre au Yémen. «Oui c'est une sale guerre, oui il faut l'arrêter», dit Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, interrogé hier, sur France Inter au sujet du conflit au Yémen et de la vente d'armes par la France à l'Arabie saoudite. «Il faut que les Saoudiens et les Emiriens arrêtent», indique Jean-Yves Le Drian. Il faut être extrêmement vigilant sur les ventes d'armes à l'égard de ces pays. «C'est ce que nous faisons, nous sommes tout à fait respectueux d'un traité qui concerne le commerce des armes, un traité international que nous respectons scrupuleusement». Le ministre a tenu à apporter quelques précisions sur la vente d'armes à l'Arabie saoudite, soupçonnées d'être utilisées lors du conflit au Yémen. «On ne peut pas parler de ce qui se passe au Yémen et des ventes d'armes à l'Arabie saoudite sans mettre tout ça dans un seul contexte». «Contradiction, un chargement de munitions devait avoir lieu hier, dans le port de Marseille-Fos», affirme le media indépendant Disclose. «Le gouvernement français n'entend pas renoncer à ses livraisons d'armes en direction de l'Arabie saoudite», écrit Disclose, en affirmant qu'«un cargo saoudien, le Bahri Tabuk, doit prendre livraison de munitions pour les canons Caesar français pour les convoyer jusqu'à Jeddah». «J'ai appris ce matin l'arrivée imminente du cargo Bahri Tabuk qui vient a priori chercher des munitions pour l'Arabie saoudite. C'est la suite de l'épisode havrais», a pour sa part déclaré à la presse un élu communiste des Bouches-du-Rhône, Pierre Dharréville, qui a réclamé au gouvernement «un moratoire» sur les livraisons d'armes à l'Arabie saoudite. Cette nouvelle livraison, si elle est confirmée, intervient alors que le gouvernement français est accusé par plusieurs ONG de livrer à l'Arabie saoudite, de manière licite néanmoins opaque, des armes susceptibles de tuer des civils au Yémen. Un autre cargo saoudien de la compagnie ‘Bahri, le Bahri Yanbu', avait renoncé à accoster au port du Havre où il devait prendre livraison d'armes françaises. L'affaire avait été là aussi dévoilée par Disclose. Ce media indépendant a également révélé mi-avril une note confidentielle de la Direction du renseignement militaire, listant les armes françaises utilisées au Yémen et la possibilité qu'elles puissent toucher des civils. Trois journalistes ayant participé à cette enquête ont été récemment auditionnés par les services de renseignement français, suscitant un tollé dans la profession qui dénonce une atteinte à la liberté de la presse. La coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite a commis de nombreux crimes de guerre contre les civils au Yémen.