Le discours, d'Abdelkader Bensalah à la nation réitérant son appel au dialogue a suscité beaucoup de Réactions. Des rejets et des soutiens sont exprimés par la classe politique. Des personnalités et des spécialistes en droit ont aussi donné leurs décryptages quant à la position de Bensalah qui soutient être «obligé à continuer à assumer la charge de chef de l'Etat jusqu'à l'élection du président de la République». Dans le camp de l'opposition, le PT et le RCD premiers partis à réagir, considèrent le discours de Bensalah comme une provocation. Le Secrétariat permanent du Bureau politique du Parti des travailleurs (SPBP), a estimé hier, dans un communiqué rendu public que «le contenu du discours à la nation prononcé la veille par le président A. Bensalah, issu du coup de force de l'article 102 de la constitution, le SPBP relève son caractère provocateur car il nargue les millions d'Algériennes et d'Algériens qui manifestent de manière continue depuis bientôt 4 mois pour le départ du système et de tous ses symboles». Evoquant l'annonce par Bensalah de son maintien à la tête de l'Etat, le PT estime qu'il fait «fi du rejet du régime/système qu'il symbolise par l'écrasante majorité». Mohcine Belabbas, président du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), a appelé quant à lui, à maintenir la mobilisation permanente et la présence massive dans rue. «La situation exceptionnelle que vit le pays nous oblige, nous aussi, à continuer à assumer nos responsabilités de citoyens par une mobilisation permanente et une présence massive dans la rue jusqu'au départ de la 3issaba gaâ et l'avènement d'un nouveau système politique», écrit Belabbas dans un tweet. «Faut-il commenter une seconde fois les grandes lignes du discours de Gaïd Salah relu par Bensalah?», s'est interrogé Mohcine Belabbas dans un autre tweet. L'avocat et le défenseur des droits de l'Homme, Mustapha Bouchachi, estime que le dernier discours de Bensalah, a déçu l'espoir des Algériens. «Le maintien de Bensalah à son poste jusqu'à l'élection d'un nouveau président de la République est un déni de la volonté du peuple algérien», a-t-il dit, indiquant qu'il s'attendait à ce que les autorités répondent aux revendications des Algériens qui refusent que les élections soient organisées par le régime en place. Selon Me Bouchachi, Bensalah souhaite perdurer «une démocratie de façade», estimant que «le régime politique actuel ne veut pas du changement et ne veut pas permettre au peuple algérien de s'émanciper à travers une période de transition menée par des personnalités à qui le peuple fait confiance», précise la même source. Pour sa part, Saïd Salhi, vice-président de la LADDH juge que le discours de Bensalah n'annonce rien de nouveau. «Le chef de l'Etat réitère ce qui est déjà annoncé par le chef d'état-major et du conseil constitutionnel», dit-il, tant dis que la constitutionnaliste Fatiha Benabbou, souligne que, le pays est devant une impasse et l'élection présidentielle est la seule solution. «Je pense que Bensalah va aller jusqu'à la fin de son mandat qui expirera le 09 juillet. Car il convient de préciser que le chef de l'Etat n'a pas le droit de partir et laisser le pays se faire avilir par le blocage politique», souligne-t-elle. Selon elle, Bensalah doit rester jusqu'au 9 juillet. «Mais il doit, avant son départ, convoquer le corps électoral et mettre en place une commission électorale indépendante et transparente, de façon à laisser les forces s'engager dans une compétition de manière ouverte». Pour elle, Bensalah «n' a pas à s'ingérer dans les élections, encore moins Bedoui». «Il faut tous les écarter de cette affaire», tranche-t-elle. Les anciens partis de la coalition du temps du pouvoir du président sortant Bouteflika ont de leur coté exprimé leurs soutient au discours de Bensalah. Le mouvement populaire algérien d'Amara Benyounes parle de position de principe. «Le MPA confirme sa disposition à apporter sa contribution pour la réussite de ce dialogue lancé par l'Etat algérien. Notre position est une position de principe car nous sommes convaincus que la crise que vit actuellement notre pays trouvera sa solution dans une large et franche concertation entre les différents partenaires», lit-on dans le communiqué du parti rendu public hier. Le Rassemblement National Démocratique (RND) d'Ahmed Ouyahia, «salue l'appel du chef de l'état à la classe politique, la société civile et les personnalité nationales à rejoindre un dialogue sérieux afin de réunir les conditions de la tenue d'une élection présidentielle honnête», lit-on dans un communiqué du parti rendu public hier. Par ailleurs, le RND «appelle, à l'application de l'article 8 de la constitution», selon la même source.