Afin de dissiper le doute sur le sort des justiciables, notamment les anciens «intouchables» du clan de l'ex-président Abdelaziz Bouteflika, à l'instar des ex-premiers ministres, ministres ou commis de l'Etat déjà incarcérés (Ouyahia, Sellal et Benyounes…) le premier responsable du secteur de la justice a affirmé hier, que «la justice s'applique à tout le monde, sans exceptions ni distinctions». Lors de la cérémonie d'installation du nouveau Premier président de la Cour suprême, Slimane Brahmi, ministre de la Justice, Garde des sceaux, a défendu l'action de la justice qui a mené jusque là, à la mise en détention provisoire de plusieurs anciens hauts cadre de l'Etat ainsi que des hommes d'affaires. Pour le ministre de la Justice, il n' y aura aucun traitement de faveur. «La loi sera appliquée à tout le monde sans exception», a-t-il notamment affirmé lors de son allocution. Dans ce contexte, le nouveau Garde des sceaux a estimé que «le secteur de la justice connaît des étapes importantes qui se solderont par plus d'indépendance et de responsabilités». Car, en fin de compte, la justice constitue, d'après lui, l'unique refuge des Algériens pour l'équité et l'égalité. Le ministre a, par ailleurs, appelé les magistrats à faire preuve de déontologie et à mettre en avant le principe «du procès équitable». «La justice est aujourd'hui obligée de fournir plus d'innovation et d'efficacité en raison de la largeur de la carte judiciaire», expliquant que «le pouvoir judiciaire lutte contre la corruption par l'application de la loi dans toute sa rigueur et surtout en toute neutralité». Pour cela, il a souligné que la justice a aujourd'hui une responsabilité historique importante dans la reconstruction de la confiance et la réalisation des aspirations des citoyens, soulignant qu'il n'y avait pas d'autre moyen de réaliser les aspirations de la nation. Il faut rappeler dans ce sens que beaucoup «doutaient» de la sincérité de la justice dans le traitement de ces affaires. D'aucuns estimaient d'ailleurs qu'elle «était aux ordres», ce qui a fait réagir les autorités judiciaires pour assurer que la justice travaille «dans le cadre de la loi», en toute indépendance. Gaïd Salah, chef d'Etat major de l'armée – auquel on endossait ces «ordres»– a à plusieurs reprises évoqué lors de ses différents discours, «l'indépendance de la justice». S'exprimant en mai dernier devant les cadre de la 4e Région militaire, il a estimé que «parmi les motifs de satisfaction des citoyens, la libération de la justice de toutes les formes de contraintes, de diktats et de pressions ce qui lui a permis d'exercer ses missions en toute liberté, de couvrir la plaie et d'assainir le pays de la corruption et des prédateurs», relevant au passage que «les porte-voix et les apôtres de la bande tentent de saborder cette noble démarche par la désinformation de l'opinion publique».