Perchée à 1.109 mètres d'altitude, la commune d'Illilten (70 km au sud-est de Tizi-Ouzou), vit chaque hiver au rythme des opérations de reboisement et de déboisement. La rudesse de l'hiver dans cette région du Djurdjura, où la neige a commencé à en recouvrir les hauteurs depuis la mi-novembre, pousse les habitants des onze (11) villages la composant à renouer avec la coupe du bois de chauffage. Parallèlement à ces actions de déboisement, la Conservation des forêts de la wilaya, poursuit son programme de reboisement en cèdres, lancée durant la campagne 2012-2013, pour freiner le glissement de terrain dont souffre cette région. Une vielle femme, rencontrée dernièrement par une journaliste de l'APS au village d'Ait Aissa Ouyahia, portant sur son dos, un fagot de bois, indique, à cet égard, qu'elle se rend régulièrement dans la forêt pour récupérer du bois afin de se chauffer durant la période hivernale. Cette septuagénaire, explique cependant qu'elle ne récupère que le bois mort. "Ce n'est pas bien de couper un arbre, ça porte malheur", insiste-t-elle, tout en déplorant le phénomène de déboisement enregistré dans la région depuis quelques années. "De nos jours on ne respecte rien. La forêt risque de disparaître si ce phénomène se poursuit", a-t-elle ajoutée, avant de s'excuser et de presser le pas pour rentrer chez elle, le ciel étant devenu menaçant. Djamel, un jeune de ce même village, amoureux de la nature, se désole lui aussi face à ce problème de coupe de bois qui touche particulièrement les essences de chêne, dont le bois est très prisé pour le chauffage pour son rendement calorifique très important. Il estime que le raccordement de la commune d'Illilten au réseau de gaz naturel permettra de mettre un terme à ce problème et de préserver la belle forêt de cette localité. Le gaz naturel unique solution au déboisement A ce titre, M. Azoug Ouramdane, président de l'APC, ne cesse d'insister sur l'importance de concrétiser les projets de raccordement de sa commune au gaz naturel dans le meilleur délai. "La forêt d'Illilten est actuellement menacée par le phénomène de déboisement, et le raccordement des 11 villages de la commune au gaz naturel permettra de la préserver, tout en permettant à la population d'attendre l'hiver avec moins d'appréhension", observe-t-il. M. Azoug, explique, par ailleurs, le chauffage au bois est très coûteux et beaucoup de familles ne peuvent pas se le permettre. "Un camion de deux mètres cubes (2m3) de bois de chêne coûte 6000 DA et permet à peine de se chauffer entre une semaine et 10 jours", affirme-t-il. Outre le bois, des habitants utilisent des appareils de chauffage électriques, qui causent, en période de grand froid, des surcharges sur le réseau électrique, entraînant des coupures de courant, ajoute-t-il. Selon le président d'APC, le gaz butane qui est également utilisé par les ménages pour la cuisine et le chauffage "ne constitue pas une solution durable", puisque dès qu'il y a une tempête de neige, les routes sont coupées et tout approvisionnement en la matière, ou en tout autre produit est interrompu. Il rappelle qu'une étude de raccordement de la commune d'Illilten au réseau de gaz naturel a été réalisée par la commune depuis une année. "Selon la promesse qui a été faite l'hiver dernier suite à la coulée de boue qui a touché la région, le taux de raccordement de la commune d'Illilten devait atteindre les 100% au 31 décembre 2014, mais pour le moment les travaux n'ont toujours pas démarré", s'inquiète M. Azoug. Selon la Direction de wilaya de l'Energie et des mines, le projet de raccordement de la commune d'Illilten au gaz naturel a été déposé au niveau de la commission nationale des marchés pour la publication de l'avis d'appel d'offres. Le Conservation des forêts poursuit vaille que vaille ses opérations de reboisement Pour sa part, la Conservation locale des forêts a lancé une opération de reboisement en cèdres sur les hauteurs d'Illilten dans le cadre d'un programme destiné à stabiliser le sol de cette localité touchée par un phénomène de coulée de boue et de glissement de terrain, rappelle-t-on. Sur ce programme qui couvrira une superficie globale de 70 hectares, neuf (9) hectares ont été déjà plantés durant la campagne 2012-2013, indique-t-on auprès de cette structure. Le reste de ce programme sera concrétisé durant la campagne de reboisement en cours (2013-2014), l'ouverture des potées est en cours, observe-t-on. Toutefois, ces opérations de reboisement risquent d'être compromises par un problème de pacage. Dans cette région où des familles pratiquent l'élevage bovin et ovin, les jeunes plants de cèdre sont broutés par les ruminants. La Conservation des forêts qui a reboisé les endroits touchés par ce problème de pacage a lancé une opération de sensibilisation en direction des habitants afin de préserver les plants de cèdres destinés à stabiliser le glissement de terrain dans la région, souligne-t-on de même source.