Le long métrage "Kinshasa Kids", une fiction sur la vie des enfants des rues dans la capitale de la République démocratique du Congo, du cinéaste belge Marc-Henri Wajnberg a été projeté mercredi lors des 2èmes Journées du film européen d'Alger. D'une durée de 85 minutes, le film réalisé en 2012 s'intéresse au sort de huit enfants congolais, rejetés dans la rue parce que considérés comme "sorciers" par leurs familles et qui vont tenter de sortir de la misère en formant un groupe de musique. Sur un ton tragi-comique, "Kinshasa Kids" met l'accent sur la solidarité entre ces enfants "Shégué" (sorciers) dans leur quête quotidienne de nourriture et d'argent qu'ils réussissent, bon gré mal gré, à obtenir par le vol ou en accomplissant diverses tâches comme porter des marchandises ou ramasser des ordures. L'espoir d'une vie meilleure va se dessiner au fur à et mesure du film, à travers la rencontre des enfants avec Bebson, un artiste fantasque qui va les encourager à faire de la musique Rap pour transcender leur condition. Dans une ville bruyante et surpeuplée, le réalisateur a également choisi de dénoncer certaines réalités de ce pays d'Afrique centrale, comme la corruption policière, mise en évidence dans plusieurs scènes du film. Marc-Henri Wajnberg attire également l'attention du spectateur sur les violences physiques dont sont victimes les enfants des rues de Kinshasa, dont le nombre est estimé à 30.000. Présenté comme un documentaire par les organisateurs, "Kinshasa Kids" a, par ailleurs, suscité un malaise chez des spectateurs de la filmathèque Mohamed-Zinet, particulièrement pour une scène suggérant le viol de Rachel, une jeune adolescente membre du groupe. Ces incompréhensions, visibles à la sortie du film, n'ont pu être dissipées en l'absence du réalisateur à la projection pour un débat sur la véracité de certaines scènes. Dans une interview accordée en 2013 à une radio québécoise à l'occasion de la participation de son film au 29ème Festival international de cinéma "Vues d'Afrique" à Montréal, Marc-Henri Wajnberg avait expliqué que sa fiction, conçue au départ comme un documentaire, était inspirée des "histoires vécues par ces enfants qui jouent leur propre rôle dans le film". Inaugurées samedi dernier, les 2ème Journées du film européen d'Alger se poursuivront jusqu'au 1er février avec la projection d'une vingtaine de films pour la plupart inédits en Algérie.