Le leader de l'opposition malgache, Andry Rajoelina, a été installé, hier, officiellement comme Président de transition de Madagascar. Le cérémonial s'est déroulé dans un stade d'Antananarivo, devant environ 40 000 personnes, malgré les condamnations de la communauté internationale. Une véritable ferveur parcourait les tribunes du stade de Mahamasina plein, au sommet duquel des drapeaux malgaches ont été installés, où de nombreuses personnes portaient des accessoires oranges, couleur du mouvement de contestation qui, avec le soutien d'une partie de l'armée, a porté M. Rajoelina au pouvoir. A côté de la tribune présidentielle entourée d'un immense drapeau malgache où M. Rajoelina et les ministres de son gouvernement ont pris place, une tribune était réservée aux ecclésiastiques, tous habillés de blanc. La cérémonie a débuté par un culte oecuménique, encadré par un dispositif de sécurité relativement léger composé de militaires en alerte. M. Rajoelina, costume noir et cravate rouge, s'est ensuite adressé à la foule, encadré par une garde rapprochée en uniforme noir. Discours où il a réitéré une fois de plus, son engagement à organiser une élection présidentielle d'ici au maximum 24 mois. L'ex-président malgache, Marc Ravalomanana, a démissionné cette semaine et remis les pleins pouvoirs à un directoire militaire qui les a immédiatement transmis au chef de l'opposition, Andry Rajoelina. La Haute cour constitutionnelle (HCC) malgache a ensuite validé ce transfert de pouvoir, portant le jeune homme politique de 34 ans à la tête du pays. On ignorait hier si Marc Ravalomanana se trouvait toujours à Madagascar. Depuis deux jours, les condamnations pleuvent du côté de la communauté internationale qui qualifie de «non démocratique» et « non constitutionnelle» la prise de pouvoir de M. Rajoelina, et l'appelle notamment à organiser des élections au plus vite. Rassemblement des opposants Dans le même temps, un rassemblement a été organisé, toujours à Antananarivo, pour protester contre le changement de pouvoir et la désignation de l'opposant Andry Rajoelina à la tête du pays. Les manifestants se sont rassemblés dans les jardins d'Ambohijatovo, dans le centre de la capitale, pour protester contre la prise de pouvoir par le maire destitué de la capitale Antananarivo, Andry Rajoelina.