La famille de l'éducation, à sa tête les syndicats, s'est montrée «optimiste» quant aux résultats de l'examen du Brevet d'enseignement moyen (BEM), communiqués avant-hier par l'Office national des examens et des concours (Onec). Devant l'absence d'un taux national officiel, les syndicats et autres associations se sont contentés de donner des estimations en se basant sur des échos émanant des centres d'examen ou sur les taux des wilayas. Tout en évoquant une nette hausse, l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef) a refusé de se prononcer ou d'avancer un quelconque chiffre. «Le taux de réussite sera meilleur cette année par rapport à celui de l'année dernière», a dit son porte- parole Messaoud Amraoui, affirmant qu'il ne dispose pas de chiffres officiels. Contacté hier au téléphone, il a indiqué que «toutes les conditions étaient réunies pour que les élèves obtiennent de bonnes moyennes». Parmi ces conditions, il évoque l'état psychologique des élèves qui «étaient sereins durant les trois jours d'épreuves en raison des sujets qui étaient faciles et à la portée de tous». Il a cité également l'absence d'erreurs dans les sujets, «contrairement à ce qu'on a l'habitude de voir chaque année». Ainsi, il s'attend à un maximum d'admis au secondaire, notamment avec le barème adopté par les correcteurs. Le même optimisme a été ressenti chez le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) qui, par la voix de son président Idir Achour, a dit que «le passage au lycée s'appuie sur une moyenne obtenue au BEM et celle de l'année scolaire. Ce qui augmentera les chances de réussite pour la majorité, estime le syndicaliste, avant d'ajouter «que le taux de rachat ne serait que de 2%». Toutefois, le syndicaliste qui s'est référé aux statistiques filtrées par certains centres de correction a avancé un taux de réussite national de 55%. «C'est un chiffre approximatif, selon des correcteurs», a expliqué M. Achour, en répondant à notre question sur le taux de réussite au BEM. Pour sa part, l'Union nationale des associations de parents d'élèves (Unape) parle de résultats probants. Son président Khaled Ahmed a donné un taux de réussite dépassant les 50%. «Globalement, les résultats sont satisfaisants d'après quelques centres de corrections», nous a-t-il dit. Pour confirmer ces propos, il a ajouté : «La preuve est qu'une moyenne de 19,88/20 a été décrochée par une élève à M'Sila». En revanche, les chiffres ne servent à rien pour le Syndicat national des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef). «Le problème n'est pas dans le taux de réussite mais dans la qualité», a plaidé son président, Boulem Amoura, tout en affirmant que «même 100% de réussite ne servira à rien si la qualité reste à désirer». M. Amoura a déploré dans une déclaration au téléphone le faible niveau des élèves mis à nu au niveau des lycées. «Des élèves admis avec des notes de plus de 17/20 aux maths se retrouvent avec des 4/20 en seconde», a révélé M. Amoura, ancien professeur de mathématiques dans un lycée technique. Ce dernier, qui remet en cause tout le système éducatif, n'a pas manqué de réitérer son appel portant sur la révision de ce système qu'il qualifie de «défaillant».