Le suicide n'est pas l'instinct de mort, mais est considéré comme la fin de la souffrance. Il faut noter la multiplicité des formes de suicide. Le suicidaire est également victime du manque de valeur à son égard. Je pense que nous ne pouvons limiter le suicide à un aspect ou deux. C'est une convergence de causes, et c'est vrai que sur le plan sociologique, il n'est pas étudié. Les psychiatres ont tendance à croire que le suicide est la conséquence de la folie. Or le suicide, c'est l'expression d'une détresse. C'est une phase de non-écoute que vit l'individu concerné. Il se sent incompris, donc cela devient très douloureux pour lui. Ainsi, le suicide est pour lui une délivrance et il ne la considère pas comme une mort. Nous le voyons avec le phénomène des jeunes harraga. Ils ne vont pas à l'étranger de cette manière parce qu'ils espèrent vivre mieux. Ils savent tous qu'il n'y a pas une belle vie ailleurs. Le suicide, c'est un phénomène social occulté. Outre le tabou religieux et la culpabilisation de la famille, il y a l'hypocrisie sociale, pour ne pas avouer que la société ne peut pas résoudre ce problème ou répondre à sa détresse.