Charmant et jovial, Yacine Dahmane aime la musique. A l'entendre chanter en espagnol, on croirait un musicien de flamenco sorti tout droit d'un de ses barrios de Madrid ou de Grenade. Par atavisme et bercé par cette musique durant son enfance, Yacine en a fait sa raison de vivre. Doué, il apprend la langue de Cervantès pour raconter ses joies, ses espérances et ses préoccupations. Il a une grande prédisposition pour la musique, lui qui n'a pas fait de classes au conservatoire. Autodidacte, il s'en réclame, il a du talent, c'est indéniable. Yacine, qui a commencé sur les chapeaux de roues sa carrière artistique, poursuit son petit bonhomme de chemin avec son premier album Salam qui sera suivi prochainement d'un autre. Ce chanteur de flamenco à la suave et ensorcelante voix a un avenir prometteur. Dans cet entretien, il dit avec simplicité son amour pour la musique. Le Temps : peut-on connaître votre parcours artistique ? Yacine Dahmane : J'ai commencé à jouer et à chanter à l'âge de 13 ans. J'ai débuté ma carrière musicale avec le groupe Mosaïque où j'ai rencontré mon ami et compagnon de toujours Rédha Sika. Ensuite, j'ai quitté ce groupe pour rejoindre Morenos, un nom qui signifie les bruns en espagnol. Puis, j'ai rejoint une autre troupe, Costa Blanca, avec laquelle j'ai débuté ma vraie carrière professionnelle en effectuant des tournées en Algérie et en Europe. Après quatre années, j'ai intégré Mediterranéo avec Mohamed Rouane et Rédha Sika. Tous les trois, nous avons décidé de nous lancer dans la carrière en solo, tout en gardant un bon contact et une grande amitié. En 2006, j'ai commencé à enregistrer mon premier album intitulé Salam (falsa nota) qui a vu le jour en janvier 2007. Cet opus a été enregistré et arrangé par Abdelhakim Aït Aïssa et Amine Hamrouche, plus connus sous l'appellation Aminoss. Pourquoi avoir opté pour le flamenco ? Est-ce un choix pour sa facilité ou par passion de cette musique ? Par facilité, non ; et je ne pense pas qu'un vrai artiste choisisse son art pour la simplicité. C'est plus par amour pour ce style, parce que j'ai été bercé par cette musique durant toute mon enfance. Mes parents faisaient souvent des voyages en Espagne, rapportant avec eux des disques. J'ai écouté le flamenco à longueur de journée. Avez-vous eu un enseignement en langue espagnole ? J'ai appris la langue espagnole uniquement en écoutant le flamenco et le latino, tout en faisant des recherches sur la langue. Votre enseignement musical s'est-il effectué à Alger, au conservatoire ? - Je n'ai jamais mis les pieds dans un conservatoire ; je suis autodidacte. Avez-vous un album en projet ? - Après la fin de la promotion du premier album Salam, je commencerai les enregistrements du deuxième en 2009. Peut-on connaître les contours de votre personnalité ? Généralement, on me trouve très généreux, sociable, ayant le sens de l'humour, une forte personnalité, de nature très calme et très sensible. Qu'appréciez-vous comme musique autre que le flamenco ? - J'adore tout ce qui est fusion entre le jazz et le flamenco ou le latino et la salsa, le fado, tout ce qui enveloppe des recherches musicales.