L'Action des Chrétiens pour l'abolition de la torture (ACAT), une organisation non gouvernementale (ONG) basée à Paris, a dénoncé le maintien en détention, pour la cinquième année, du militant sahraoui, Naâma Asfari, par l'occupant marocain, qui poursuit ses violations des droits de l'Homme. "Alors que le Maroc se fait le chantre des droits de l'homme en organisant le Forum mondial des droits de l'homme à Marrakech fin novembre, Naâma Asfari entame sa cinquième année de détention arbitraire après avoir été torturé et condamné sur la base d'aveux forcés", a souligné cette ONG dans un communiqué parvenu dimanche à l'APS. Condamné à 30 ans d'emprisonnement, Asfari a été arrêté à Laâyoune occupée, le 7 novembre 2010, la veille du démantèlement du camp de Gdeim Izik, érigé un mois plus tôt par des milliers de Sahraouis pour protester contre les discriminations économiques et sociales pratiquées à leur encontre par le gouvernement marocain. Le 12 novembre 2011, il avait été brièvement présenté au tribunal pour signer un registre sous la contrainte, avant d'être transféré avec d'autres codétenus sahraouis à la prison de Salé à Rabat, pour être poursuivis par la justice militaire, en dépit de leur qualité de civils, rappelle l'ONG. Le 16 février 2013, Naâma Asfari et ses 23 codétenus sont condamnés par le tribunal militaire "à l'issue de neuf jours d'un procès inéquitable, marqué notamment par la prise en compte d'aveux arrachés sous la torture", a-t-elle déploré. Le 20 février dernier, l'ACAT a rappelé avoir déposé deux plaintes contre le Maroc: l'une devant le comité contre la torture des Nations unies, et l'autre en France contre les tortionnaires présumés du militant Naâma Asfari.