Les Palestiniens ont demandé officiellement vendredi devant l'ONU leur adhésion à la Cour pénale internationale (CPI). Si elle aboutit, ils pourront poursuivre les dirigeants israéliens pour «crimes de guerre». Deux jours après la signature de demande d'adhésion à la Cour par le président palestinien Mahmoud Abbas, son représentant auprès de l'ONU, Riyad Mansour, a présenté une lettre officielle au siège des Nations unies à New York. Cette requête doit être examinée par le Secrétaire général Ban Ki-moon, tenu d'avertir les Etats membres de la CPI dans les 60 jours. «C'est un pas très important», s'est félicité Riyad Mansour. «Nous cherchons à obtenir justice pour toutes les victimes qui ont été tuées par Israël, la puissance occupante», a-t-il lancé. La CPI, qui siège à La Haye, a pour mission de poursuivre les auteurs de génocides, crimes contre l'humanité ou crimes de guerre. Les Palestiniens pourraient ainsi attaquer en justice des dirigeants israéliens pour leur conduite lors de différentes agressions et massacres des populations innocentes, comme celle de juillet-août 2014 à Ghaza, ou encore pour leurs agissements en tant qu'occupants des Territoires palestiniens. Ils peuvent en théorie devenir membres de la CPI depuis que la Palestine a été élevée au statut d'Etat observateur non membre à l'ONU en 2012. Exaspéré par le blocage complet de l'entreprise visant à créer un Etat palestinien indépendant coexistant avec Israël, le président Abbas avait mis mercredi à exécution une menace brandie depuis des années en signant la demande d'adhésion à la CPI. Il a ainsi tiré les conséquences de l'échec mardi soir de plusieurs mois d'efforts pour faire adopter par le Conseil de sécurité de l'ONU une résolution qui aurait donné trois ans aux Israéliens pour évacuer les Territoires palestiniens occupés.