L'euro perdait un peu de terrain face au dollar mardi, dans un marché sans grande impulsion à deux jours de la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) qui pourrait déboucher sur un programme massif de rachats d'actifs. Vers 14H00 GMT (15H00 HEC), la monnaie unique européenne valait 1,1594 dollar, contre 1,1606 dollar lundi vers 22H00 GMT. La devise européenne progressait face à la monnaie nippone, à 137,48 yens contre 136,44 yens lundi. Le dollar aussi montait face à la devise japonaise, à 118,56 yens contre 117,56 yens lundi. "L'euro reste le centre d'intérêt (du marché) avant la réunion de la BCE jeudi ainsi que l'élection grecque de ce weekend", commentait Angus Campbell, analyste chez FxPro. Les analystes s'accordent à dire que toutes les conditions semblent désormais réunies pour que la Banque centrale européenne annonce jeudi un programme de rachats d'actifs de grande ampleur, portant notamment sur de la dette publique de pays de l'Union monétaire. L'inflation dans la zone euro est passée en territoire négatif en décembre (-0,2%), pour la première fois depuis 2009. La chute des cours du pétrole a accentué ce mouvement, mais l'inflation (hors alimentation et énergie), de 0,7% le mois dernier, reste bien loin de l'objectif de la BCE d'une hausse des prix légèrement inférieure à 2%. Les analystes hésitent sur les options de la BCE, la question restant de savoir si la BCE va annoncer un plan qui fait porter le risque aux banques centrales nationales ou si les pertes futures seront réparties équitablement sur tous les pays de la zone euro. Le marché s'attend de plus en plus à ce que la première option soit retenue. Le Financial Times a rapporté samedi que la BCE avait accepté l'exigence de Berlin de ne pas être solidaire de la dette des autres pays de la zone euro. Selon le scénario le plus probable, les banques centrales des 19 pays de la région seraient responsables de la dette de leur propre pays. Les rachats d'actifs de la BCE, dont le but serait de stimuler l'activité économique par le biais d'injections de liquidités dans le système financier, auraient pour effet collatéral de diluer la valeur de la monnaie unique, et devraient ainsi continuer de la rendre peu attrayante pour les investisseurs. Les cambistes digéraient mardi l'annonce de la progression plus forte qu'attendu en janvier du baromètre ZEW du moral des milieux financiers allemands. Le Danemark a de son côté annoncé lundi une baisse de ses taux, le principal taux directeur (prêts aux banques) descendant à 0,05%, et le taux de rémunération des dépôts à -0,20%. Cette baisse est une tentative du gouvernement danois de décourager l'afflux que subit la couronne depuis que l'euro perd de la valeur. La couronne danoise avait ainsi atteint vendredi son plus haut niveau face à l'euro depuis septembre 2005 (à 7,4224 couronnes pour un euro). "Dans l'ensemble, l'activité sur le marché devrait rester modérée car les courtiers américains ne vont faire que progressivement leur retour après un weekend prolongé du fait d'un jour férié aux Etats-Unis lundi", notait Markus Huber, analyste chez Peregrine & Black. Vers 14H00 GMT, la livre britannique montait face à la monnaie unique européenne, à 76,32 pence, comme face au dollar, à 1,5192 dollar pour une livre. Le franc suisse progressait face à l'euro, à 1,0092 franc, comme face au billet vert, à 0,8704 franc pour un dollar. La devise chinoise a fini à 6,2137 yuans pour un dollar, contre 6,2204 yuans la veille. L'once d'or a terminé à 1292,25 dollars au fixing du matin, contre 1273,75 dollars lundi soir.