Le Conseil de sécurité s'est déclaré vendredi «très inquiet» de la situation au Yémen, où les Houthis ont consolidé leur emprise, et a brandi la menace de sanctions si les négociations ne reprennent pas pour sortir le pays de la crise. Dans une déclaration lue par le président du Conseil pour le mois de février, l'ambassadeur chinois Jieyi Liu, les 15 pays membres «se déclarent prêts à prendre des mesures supplémentaires» - un terme signifiant généralement des sanctions - «si les négociations ne reprennent pas immédiatement». Ils demandent le plus fermement possible à toutes les parties prenantes, en particulier les Houthis, de respecter «les accords qui avaient été conclus pour régler la crise comme l'initiative du Conseil de coopération du Golfe ou la conférence de dialogue national. Le Conseil réclame aussi «la libération immédiate» du président, du Premier ministre et des membres du gouvernement yéménite qui se trouvent en résidence surveillée. Dans sa déclaration, qui reflète le consensus des 15 pays, le Conseil se garde cependant de qualifier de coup d'Etat le nouveau coup de force des Houthis, ni de le condamner explicitement. Il réaffirme son soutien à l'Envoyé spécial de l'ONU, Jamal Benomar, qui a tenté en vain une médiation. Les sanctions que décrète le Conseil sont généralement un embargo sur les armes, un gel d'avoirs et des interdictions de voyager, toutes mesures qui ont peu de chances selon des diplomates d'impressionner les Houthis. Ceux-ci ont annoncé vendredi la dissolution du Parlement et la création de nouvelles instances dirigeantes dans ce pays privé d'exécutif depuis deux semaines, des mesures dénoncées comme un «putsch» lors de manifestations et désapprouvées par les Etats-Unis. Les pays du Golfe dénoncent un «coup d'Etat» Les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont dénoncé hier un «coup d'Etat» des Houthis qui ont dissous le Parlement et mis en place un Conseil présidentiel en guise d'exécutif. «Le coup d'Etat des Houthis marque une grave escalade, inacceptable et irrecevable, (….) comme il expose au danger la sécurité, la stabilité, la souveraineté et l'intégrité territoriale du Yémen», souligne le CCG dans un communiqué. Liant leur propre sécurité à celle du Yémen, les six monarchies du CCG (Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar) ont prévenu qu'elles «prendront toutes les mesures nécessaires pour défendre leurs intérêts», sans donner de précisions. Ces pays appellent le Conseil de sécurité de l'ONU à agir rapidement pour faire appliquer ses résolutions sur le Yémen et pour «mettre fin à ce coup d'Etat qui place le Yémen et son peuple dans une période sombre», selon le texte.