L'association des résidents du 11 boulevard de la Soummam continuent de lutter contre ce qu'ils qualifient d'arbitraire et de tentative éhontée d'accaparer un bien patrimoine public. Ils estiment que le milliardaire Djillali Mehri bénéficie de protection qui lui a permis d'échapper à la justice dans l'affaire qui l'oppose à cette association, créée pour défendre les intérêts des habitants du 11 Bd de la Soummam, menacés d'expulsion. Hier, l'association devait organiser un sit-in devant le siège de la Direction des domaines d'Oran, «pour protester contre les graves dérives de la direction générale des domaines et contre la passivité manifeste des responsables locaux», indique un communiqué transmis la veille à la presse. «Nous avons annulé notre action faute d'autorisation que nous n'avons pas sollicitée. Nous sommes des légalistes et nous n'oserons jamais une action qui risque de se retourner contre nous ou qui risque de porter atteinte à l'ordre public», affirme le président de cette association. Pour lui, la direction générale des domaines a été auteur d'un grave précédent. «Jamais un responsable hiérarchique n'a déjugé son administration qui a réalisé un travail d'enquête depuis l'année 2002 et qui a conclu que l'immeuble n° 11 du Bd de la Soummam est un bien qui relève du patrimoine public», dira-t-il. En effet, dans une correspondance N° 0975/2014, adressée au cabinet de la wilaya d'Oran, en date du 15 avril 2014, la Direction des domaines indique clairement que suite aux nombreuses investigations, elle a conclu que l'immeuble N°11 du Bd de la Soummam, à l'origine, est un bien des frères Cohen et Pariente Moussa. Et de ce fait, indique la correspondance, la Siffan ne peut en aucun cas se targuer d'en être la propriétaire. Les documents utilisés comme acte de propriété ne constituent ni plus ni moins qu'une tentative d'accaparement, illégal, d'un bien public qui fera l'objet d'une action en justice pour son annulation. Les résidents qui croyaient avoir remporté la guerre ont été, quelques mois plus tard, refroidis par une sortie pour le moins bizarre de la direction générale des domaines. «C'est une véritable plaidoirie en faveur de Mehri. Le directeur général des domaines s'est improvisé avocat d'une tentative de détournement d'un bien public», affirme le président de cette association. Ce dernier nous cite la lettre, datée du 16 juin 2014, sous le N° 06330 de la direction générale des domaines. Le document précise dans sa conclusion que : «Ceci étant et compte tenu des éléments sus-cités, il ressort que l'immeuble sis au 11 Bd de la Soummam Oran, détenu et géré par la société Siffan, à ce jour tel que confirmé par les divers documents sus-évoqués, ne peut être considéré comme un bien vacant et à ce titre, les services des domaines ne peuvent, eu égard à ce qui précède, revendiquer sa propriété. «C'est une volonté manifeste de faire triompher l'arbitraire et une tentative de détourner un bien public, tombé sous le coup de la loi des biens vacants. Nous avons prouvé légalement que la Siffan et Mehri ne peuvent en aucun cas prétendre être le propriétaire de ce bien. La justice algérienne saura nous rétablir dans notre droit, tout comme elle saura faire reculer l'arbitraire. Nous avons confiance en elle. Tous les textes sont en notre faveur. Nous n'avons rien d'autre à dire, sauf que l'Etat algérien applique les lois qu'il a promulguées au nom du peuple algérien», affirme le président de l'association.