L'office des droits d'auteur a réussi ces dernières années à mieux se rapprocher de ses membres et ayants droit. Le temps où les auteurs et compositeurs attendaient plusieurs années pour recevoir leurs gains semble révolu. Certains d'entre eux qui sont dans le besoin peuvent même avoir des avances ou une aide. L'Onda a décidé de réserver 30% de ses recettes à l'encouragement de la création artistique. L'office a déjà aidé à la réalisation de plusieurs œuvres audiovisuelles dont La voisine de Ghaouti Bendedouche, Le Japonais de In Belbel, de Nadia Cherabi et Hameau de femme, de Mohamed Chouikh. Le même organisme a aidé à l'organisation de manifestations culturelles, notamment la 27e édition du festival de Timgad, le festival Hassan El Hassani de Médéa et celui du cinéma de Timimoun. L'Onda a aussi contribué à l'édition de livres d'intérêt national, comme l'ouvrage de Mohamed Tahar Foudhala, L'histoire du théâtre national et L'illyade algérienne, de Moufdi Zakaria. Les associations culturelles ont également profité de l'aide de l'Onda pour organiser leurs rencontres et festivals. Valoriser le patrimoine écrit et oral Bien que certaines choses restent à faire, cette institution protectrice du patrimoine intellectuel et artistique a déjà réalisé de grands travaux qui seront mis au devant de la scène, notamment les œuvres poétiques de nos grands poètes tels que Sidi Lakhdar Ben-khlouf, Ben Sahla et Abdelkader El Khaldi qui ont été revues et corrigées par des commissions englobant des auteurs et des artistes de renom. Pour rappel, l'Onda avait fait appel à des auteurs et compositeurs de renom et leur avait donné pour mission de corriger les textes mal transcrits. L'érudit et muphti, Abderrahmane Djilali, était dans la commission de la chanson andalouse et la commission du châabi était composée d'une dizaine d'auteurs, chanteurs et musiciens notamment Med El H'bib Hachlaf, Boudjemaâ Ferguene et Bendamache. Cette opération de sauvegarde des poèmes andalou, Melhoun et berbères a été malheureusement stoppée à cause du déménagement forcé de l'Onda. La collecte a donc repris au niveau des villes de l'intérieur du pays et l'Onda a commencé à imprimer les premiers ouvrages en melhoun, chaoui, kabyle... etc. Il faut dire qu'avec cette grande opération de protection du patrimoine écrit et oral, on arrivera à mieux connaître nos poètes disparus et vivants. Les jeunes et moins jeunes sauront par exemple que la célèbre chanson andalouse Qoum tara darahim ellouz a été écrite à Bouzaréah par Cheikh El Aroussi et que Ya bellaredj, qui a été reprise par plusieurs chanteurs dont les célèbres Fadhila Dziria et Enrico Macias est l'œuvre de Cheikh Mouha Ben Abid qui était surnommé le Djeha El Djazaïr. Décourager les plagiaires La sortie de ces ouvrages ainsi que les enregistrements pourraient décourager certains plagiaires qui se sont fait des noms et de l'argent en volant les musiques de Mohamed Iguerbouchen, Ray Malek... etc. comme ils avaient volé certains poèmes de Ben Msaïb et d'autres auteurs algériens et marocains. La chanson Chahlet leâyani, de Garami, passe régulièrement sur les chaînes nationales et étrangères sans que la femme de cet auteur décédé ne touche le moindre sou et sans qu'il ne soit cité. La reprise de la chanson Ya Rayeh par plusieurs chanteurs, notamment Rachid Taha, n'aurait pas également profité à la famille du défunt Dahmane El Harrachi qui n'aurait perçu aucun sou. Il faut dire que rien ne découragera les plagiaires avides de gains et de célébrité et le phénomène n'est pas spécifique à l'Algérie puisque des chanteurs de renom ont été épinglés. On se souvient du chanteur français qui avait carrément copié le succès de Fayrouz, Habbeytek, composé par les frères Rahabani. Le chanteur et compositeur égyptien Mohamed Abdelwahab qui est devenu membre des droits d'auteur grâce Iguerbouchen avait, lui aussi, été obligé de payer une très forte amende après avoir plagié 12 œuvres universelles dont la 5e symphonie de Beethoven. Des artistes qui se plaignent Il faut dire, par ailleurs, que beaucoup d'artistes se plaignent de l'Onda, notamment à cause des versements des droits qui n'arriveraient pas à destination, peut-être à cause de problèmes bureaucratiques. Il est bon que l'organisme que dirige Hakim Taousar protège le patrimoine et aide certains artistes à créer mais il est souhaitable que l'Onda pense à envoyer l'argent des artistes à temps et surtout ne pas l'oublier.