Les questions de la gouvernance et de la coopération décentralisée des collectivités locales se posent en Algérie et des étudiants et des doctorants ont pris à bras-le-corps ce sujet et l'approfondissent dans des thèses de mastère et de doctorats inscrits à l'université 3 de Constantine. La première promotion sortira au mois de juin prochain. En effet, l'université 3 a élaboré un document expliquant qu'il s'agit d'identifier la nature et l'importance du mode de gestion des collectivités locales, connaître le fonctionnement de ce type de gestion locale et préciser la nature et l'importance des contraintes qu'elle fait naître. Une expérience détaillée la semaine dernière au cœur d'un débat à l'université à l'occasion d'une journée d'étude sous le thème «Collectivités locales, gouvernance et jumelage». Selon le directeur de l'Institut de gestion des techniques urbaines (GTU), organisateur de l'évènement, M. Amirèche Hamza, cette manifestation scientifique «Le triptyque collectivités locales, gouvernance et jumelage» a pour vecteur commun la ville du point de vue gestion, problèmes urbanistiques, gouvernance dans une approche participative qui tienne compte de l'avis du riverain avant d'établir et de concevoir tout plan d'aménagement ou de gestion de la ville». Il ajoutera : «La présence des présidents d'APC est capitale parce que d'un côté, nous formons de futurs cadres gestionnaires des collectivités locales et nous avons institué un mastère spécialisé dans la gestion des collectivités locales ; de l'autre côté, il s'agit pour nous de pouvoir établir éventuellement des possibilités d'échanges avec les APC et de profiter de l'opportunité pour faire connaître l'institut, nos spécialités et notre produit. L'autre objectif est d'ordre pédagogique, c'est l'échange de méthodes dans la gestion, dans la gouvernance avec les autres pays». De son côté, M. Bounah Kamel, sénateur et enseignant à l'université d'Oum El-Bouaghi, a posé le problème de la formation des élites destinées à gérer les collectivités locales en notant que la majorité des partis politiques qui participent traditionnellement aux élections locales ne forment pas leurs militants avant de les porter candidats à des mandats. Abondant dans le même sens, le Dr Mahsas, président du Club des investisseurs du Constantinois, a plaidé pour la mise à disposition des gestionnaires des moyens matériels et humains dans le cadre d'une bonne gouvernance. Aussi, M. Belkalem, P/APC d'Illoula dans la wilaya de Tizi Ouzou, s'est exprimé sur le problème du jumelage qui nécessite d'abord la formation des cadres en langues étrangères, «car la langue est le premier moyen de communication», dira-t-il, et il faut, sur un autre plan, responsabiliser le citoyen et le faire participer aux décisions le concernant. La formation politique fait défaut aussi dans tous les partis politiques, alors que c'est cela le plus important».