La chef de la diplomatie de l'Union européenne (UE) Federica Mogherini a exhorté lundi les parties en conflit en Libye à trouver les compromis nécessaires pour conclure un accord sur un gouvernement d'union dans les jours qui viennent, évoquant une "ultime chance" de règlement du conflit. "Les dirigeants politiques libyens doivent faire tout leur possible pour trouver les compromis nécessaires, pour saisir cette ultime chance et se mettre d'accord sur un gouvernement transitoire d'union nationale", a affirmé Mme Mogherini devant le Conseil de sécurité des Nations unies. "Cela doit intervenir dans les jours et non dans les semaines qui viennent". "Il faut remettre le pays sur pied et il reste peu de temps", a-t-elle ajouté en soulignant que "la crise s'aggrave", poussant des milliers de migrants à prendre la mer, et que l'organisation autoproclamée "Etat islamique" (EI/Daech) "étend son influence". "Un gouvernement d'union en Libye sera essentiel pour traiter ces problèmes et pour donner à tous les Libyens la sécurité et les conditions de vie décentes qu'ils méritent", a-t-elle estimé. Mme Mogherini s'adressait pour la première fois au Conseil de sécurité dans ses fonctions de chef de la diplomatie européenne. La représentante de la diplomatie de l'UE a lancé cet appel aux parties libyennes à la veille de la tenue mardi à Alger d'une réunion dans le cadre du dialogue interlibyen supervisé par la Mission d'appui de l'ONU en Libye (UNSMIL). La réunion regroupera une quinzaine de dirigeants politiques de premier plan, des chefs de partis et de grands militants connus sur la scène libyenne. Pays hôte de la rencontre, l'Algérie a consenti des efforts à la demande des Libyens et en coordination avec l'ONU pour aider ce pays voisin à sortir de l'ornière. Depuis la chute en 2011 du régime de Mâammar El Gueddafi, les autorités de transition libyennes ont échoué à asseoir leur emprise sur un nombre de milices, qui imposent leur loi dans le pays. Le pays se trouve actuellement dirigé par deux Parlements parallèles et deux gouvernements rivaux, l'un proche de la coalition des milices Fajr Libya, qui contrôle la capitale Tripoli, et l'autre reconnu par la communauté internationale, siégeant à Tobrouk près de la frontière égyptienne.