Des dizaines de milliers de personnes et des personnalités étrangères ont participé hier à la marche contre le terrorisme tenue 11 jours après l'attaque terroriste du musée du Bardo, à Tunis, qui a fait 22 morts le 18 mars (21 touristes étrangers et un policier tunisien). Le défilé a débuté vers 11 heures, à la place Bab Saadoun pour s'achever devant le musée visé lequel, doit rouvrir ses portes ce lundi. De nombreux chefs d'Etats invités ont participé à cette marche, dont les Présidents, tunisien Béji Caïd Essebssi, français et polonais, François Hollande et Bronislaw Komorowski et de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, ainsi que le Premier ministre Abdelmalek Sellal, représentant notre pays, le Premier ministre italien Matteo Renzi et le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel. Peu avant le début de la marche, le Premier ministre Habib Essid a annoncé que le chef du principal groupe armé «djihadiste» tunisien, Lokmane Abou Sakhr, accusé par Tunis d'avoir «dirigé» l'attaque du 18 mars contre le musée du Bardo, avait été tué samedi. Dès mercredi soir, Béji Caïd Essebsi avait lancé un appel à la télévision pour que les Tunisiens se mobilisent. «J'adresse un appel à toutes les Tunisiennes et tous les Tunisiens (jeunes, adultes, enfants) à (...) participer à cette marche pour exprimer la force de la Tunisie», avait déclaré le Président dans une brève allocution. Les dirigeants ont marché sur un parcours d'une centaine de mètres dans un périmètre complètement bouclé par des centaines de policiers et militaires munis d'armes automatiques et de gilets pare-balles, est-il rapporté par des médias. Ce défilé officiel a longé l'enceinte où se trouvent le Parlement et le musée du Bardo. Les dignitaires ont ensuite inauguré une stèle à la mémoire des victimes. La Tunisie fait face, depuis plusieurs mois, à des attentats terroristes. Des militants (Chokri Belaid et Mohamed Brahmi) et des dizaines de militaires et éléments des forces de sécurité ont été assassinés, quelques mois avant l'attentat du musée du Bardo revendiqué par l'organisation terroriste autoproclamée «l'Etat Islamique» (EI/ Daech). Inexistence d'une loi anti-terroriste La Tunisie est préoccupée par le chaos en Libye et l'installation de Daech dans ce pays, qui compte, selon des statistiques, 3000 «djihadistes» dans les rangs de «l'Etat islamique». 500 de ces djihadistes seraient revenus en Tunisie, pays qui ne dispose pas encore d'une loi anti-terroriste. La promulgation de cette loi a été reportée pour l'organisation des élections législatives tenues en 2014. L'inexistence de cette loi ne permet pas l'interpellation des djihadistes de retour en Tunisie. La Tunisie craint que ses djihadistes rejoignent Daech en Libye dès leur retour de la Syrie et de l'Irak après avoir combattu dans les rangs de Daech, organisation terroriste qui, aujourd'hui, occupe des territoires et ambitionne d'étendre sa présence dans d'autres pays, en Afrique du Nord notamment.