Dans une correspondance adressée au wali de Béjaïa, dont nous détenons une copie, le P/APW, Mohamed Bettache, d'obédience FFS, accuse ouvertement le chef de l'exécutif d'avoir bafoué le code de wilaya, en signifiant une fin de non recevoir à ses envois. «En dépit de mes différents envois, j'ai le regret de constater qu'aucune réponse ne m'a été donnée à ce jour. Nous nous interrogeons sur ce mutisme qui constitue un frein en matière de communication, de concertation et de coordination entre les institutions (wilaya et APW), qui s'inscrit en violation des dispositions de la loi 12/07 du 21/02/2012, portant code de wilaya, notamment son article 67», a écrit le P/APW dans sa missive. Ce dernier a annoncé qu'il avait transmis au moins cinq envois au wali, Hamou Ahmed Touhami, relatifs entre autres aux CD d'enregistrement des sessions précédentes, la mise à disposition des commissions permanentes de moyens de transport et la situation du Calpiref. Des envois auxquels le wali a refusé de répondre. «L'Assemblée populaire de wilaya est reconnue par la Constitution. Elle est élue au suffrage universel, même en état de dysfonctionnement pour des raisons connues de tous et dont vous êtes informé. Cela ne signifie en aucune façon que l'Assemblée est dissoute pour ignorer sa demande», a souligné Mohamed Bettache qui a perdu la majorité au sein de l'APW. Pour sa part, le wali a justifié son refus de répondre au P/APW en raison du dysfonctionnement et du blocage que vit cette institution élue. «Concernant les accusations du P/APW, le wali ne répond qu'aux délibérations de cette assemblée et non au président. Celui-ci doit se réunir avec ses élus d'abord. Cette assemblée est en dysfonctionnement depuis 5 mois. Un fait reconnu d'ailleurs par le président lui-même, qui a utilisé ce motif comme excuse pour ne pas participer à la rencontre de formation organisée récemment par le ministère de l'Intérieur au profit des 48 présidents d'APW du territoire national», lit-on dans un communiqué de la cellule de communication de la wilaya. Quant à la demande du P/APW au wali de mettre des moyens de transport aux membres des commissions permanentes, le chargé de communication du wali a signalé «que des véhicules sont mis a la disposition de l'APW, ils n'ont qu'à les utiliser pour leurs sorties de travail». Par ailleurs, la même source a affirmé que «d'un autre côté, les opposants qui ont obtenu la majorité ont désigné eux aussi d'autres membres de commissions, et donc il est difficile de travailler dans de telles conditions». Pour rappel, l'APW de Béjaïa vit depuis le mois décembre dernier une situation de blocage, après que le groupe FFS, dont est issu le P/APW, ait perdu la majorité. L'opposition, formée d'une alliance entre les élus FLN, RCD et Forum socialiste (dissidents du FFS) réclament le remaniement des vices-présidences et des commissions permanentes. Une demande que le P/APW refuse de satisfaire.