Maître Benbraham Fatma-Zohra est déterminée à suivre l'affaire de la petite Sofia jusqu'au bout. Elle a promis de la remettre à son véritable père, affirmant que Sofia est algérienne. «Si les justices algérienne et française ne sont pas aptes à régler cette affaire définitivement et désigner le véritable père de Sofia en soumettant en même temps les deux prétendus pères à un test ADN je suis prête à saisir le Conseil de l'Europe et je provoquerai un scandale», a-t-elle déclaré hier, lors d'une conférence de presse organisée au Forum d'El Moudjahid. Le test ADN est le seul moyen pour établir clairement la paternité et la filiation de cette enfant dont l'avenir est incertain. L'affaire de Sofia est une affaire juridique et je n'accepterai jamais que ce soit une affaire politique», a-t-elle averti, précisant que «la France n'est pas Scharbook et Sofia n'est pas l'Algérie». L'avocate refuse également que «la petite Sofia soit un cadeau de reconnaissance d'amitié entre les deux pays». Redoutant une manipulation, Me Benbraham a déclaré qu'elle connaît les tenants et les aboutissants de cette affaire, mais «ce n'est pas le moment de le révéler». Après la projection d'un reportage diffusé par la chaîne de télévision saoudienne El Arabia rapportant les témoignages des deux parties concernées par cette affaire, la conférencière a présenté à la presse tous les documents qui prouvent que Sofia est algérienne et que Scharbook n'est pas son père biologique, précisant : «L'affaire Sofia a évolué sur la base de ces documents.» Répondant à Nicolas Sarkozy en sa qualité d'avocate, Me Benbraham a rétorqué : «Il est de non devoir en ma qualité d'avocate d'aller chercher les Algériens là où ils sont et de les défendre.» Sofia n'est pas française Maître Benbraham a présenté une requête au président de la cour d'Oran, exigeant un test ADN du «père» français pour confirmer la filiation de la fille. Une ordonnance a été signée par ce juge approuvant la demande de l'avocate. Quelques jours après, ce même juge a annulé cette décision. La fillette n'est pas française, elle dispose d'un certificat de nationalité algérienne de par sa mère. L'acte de naissance de Sofia n'est pas valable. Maître Benbraham a expliqué en se référant au code français de la famille que «la déclaration de la naissance de cette enfant a été faite dans des conditions de fraude. Selon la loi française, la déclaration doit être faite par le père. Mais dans le cas de Sofia, elle a été faite par la sœur de Scharbook et sans témoin». Autre preuve : en date du 9 mai 2001, le consul général de France à Alger a délivré un visa à Mme Belhoucine Khadidja Farah alors qu'elle était déjà enceinte et son mariage avec Scharbook a eu lieu en mars 2001. Selon des documents officiels délivrés par le ministère des Affaires religieuses et des Waqfs, M. Scharbook n'a jamais était musulman. Donc son mariage avec Mme Belhoucine n'est pas validé. Par ailleurs, elle rejette d'une manière catégorique les recommandations du Conseil européen portant sur la situation des femmes maghrébines qui sont contraires au droit musulman. «Nous avons notre propre code qui date depuis 14 siècles, c'est le code musulman. Cette résolution est un danger pour nous. Je me suis battue en 2001 au Conseil de l'Europe et je continuerai à me battre pour des principes basés sur la dignité», a-t-il déclaré. Khadidja Farah Belhoucine a été victime de cette résolution qui stipule dans l'un de ses articles : «accorder à titre individuel les permis de résidence pour les femmes.»