Réagissant à l'appel des personnels des services des urgences du Centre hospitalo-universitaire d'Oran (Chuo) et des structures de proximité disséminées à travers le territoire de la wilaya, les responsables du secteur de la santé, en collaboration avec les services de sécurité, viennent de décider l'affectation d'agents aux structures assurant notamment les permanences de nuit. En effet, le personnel médical assurant les permanences au niveau des services des urgences fait souvent l'objet de menaces de la part des citoyens, d'agressions et de harcèlement. Il y a quelques jours, le personnel du service des urgences de l'hôpital d'Aïn El-Turck avait même dénoncé des agressions et des vols sous la menace perpétrés par des individus à l'intérieur même de cette structure hospitalière. Ainsi pour sécuriser ces lieux, des policiers seront affectés aux permanences de nuit dans les structures du tissu urbain et des gendarmes au niveau des agglomérations. Cette décision prise en collaboration avec les services de la sécurité est un pas visant à renforcer la sécurité à l'intérieur des établissements sanitaires qui réconfortera le personnel des permanences de nuit qui exerce souvent dans une insécurité totale. Les cas d'agressions dénombrés chaque année contre le personnel médical, sont de plus en plus nombreux, ce qui inquiète les médecins, infirmiers et autres agents souvent placés sous la sécurité de vigiles, ne pouvant rien faire face à des malades déchaînés ou leurs accompagnateurs. «La présence d'agents de sécurité se limite actuellement aux seuls accès principaux des structures, ce qui est loin de décourager les délinquants et autres accompagnateurs furieux», indique un infirmier du secteur sanitaire d'Es-Sedikkia qui avoue que le soir, à la tombée de la nuit, il lui est arrivé de travailler avec la peur au ventre. «Parfois, nous étions obligés d'assurer la permanence de nuit avec la porte du service fermée. C'est la seule précaution que nous pouvions prendre. J'espère que la décision d'affecter des agents de sécurité sera suivie d'effet, car les vigiles ne peuvent rien faire quand tout un groupe d'individus, souvent excités, accompagne un malade. Nous craignons pour notre vie et cette mesure ne fera que nous rassurer», dira notre interlocuteur. Reste maintenant à savoir comment sera mis en place ce dispositif de sécurité.