La tension persiste entre les intendants de l'éducation nationale et le ministère de tutelle. En grève illimitée depuis près de 70 jours, les intendants ne décolèrent pas et menacent de boycotter l'examen professionnel de promotion, prévu en décembre. «Nous avons intérêt à adopter cette option en cas d'exclusion des candidats de cet examen», a fait savoir la commission nationale des intendants dans un communiqué. Ce boycott serait accompagné de rassemblements devant les centres d'examen, selon l'initiateur du document, Mustapha Nouaouria, président de la commission. Ce haussement de ton est motivé par une décision ministérielle à l'encontre des grévistes. Cette décision porte sur des retenues de 30 jours sur salaire en raison de la persistance des protestataires. «Au moment où nous nous attendions à des solutions satisfaisantes, nous fûmes surpris par cet agissement», s'indigne le syndicat qui parle de «manœuvres» visant à casser leur mouvement. Il prévient, dans cette optique, de l'impact néfaste de cette décision sur la stabilité du secteur tout en affichant sa détermination à maintenir le débrayage, voire de mener des actions parallèles jusqu'à obtention gain de cause. Un sit-in national n'est pas exclu pour que justice soit rendue, souligne le même syndicat. «C'est maintenant ou jamais», affirme-t-il en invitant ses adhérents à faire preuve de détermination. Il est question aussi pour le syndicat relevant de l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef) de dénoncer, lors de sa réunion, les agissements de certains directeurs d'établissements scolaires qui «se prennent pour des intendants» en se permettant d'assurer des tâches appropriées à ce corps, comme la vente des livres, la gestion des cantines et leur approvisionnement. La commission qui évoque, dans ce sens, des conflits individuels, dira qu'«elle n'assume pas la responsabilité des conséquences». Il est à rappeler que le débrayage illimité qui touche son troisième mois, est déclenché pour réclamer une série de revendications dont l'octroi de la prime pédagogique et celle de rendement ainsi que l'actualisation de l'arrêté ministériel n°829 du 13 novembre 1991 portant fonctions et missions des personnels des services économiques du secteur de l'éducation.