La valeur du dinar a-t-elle subi une dévaluation en catimini ? S'agit-il d'une «dépréciation» ? Officiellement, la Banque d'Algérie évoque une dépréciation de la monnaie nationale par rapport aux devises étrangères. Le gouverneur de la Banque centrale a expliqué en septembre que la «dépréciation» du dinar est due au «différentiel d'inflation» et «les tensions sur les marchés mondiaux des changes». Pour Mohamed Laksaci, il ne s'agit pas d'une «dévaluation», un «acte» qui relève, selon lui, de la politique monétaire du pays. Selon les experts des questions financières, la chute de la valeur du dinar permet au pays d'atténuer l'effet de la chute des prix du pétrole et limite de manière indirecte la facture des importations. Une réévaluation et convertibilité intégrale de la monnaie algérienne entraînerait aussi une fuite massive des capitaux. D'où la rigidité de la politique de change. Toutefois, certains experts parlent quasiment d'une «dévaluation». On peut citer l'ex-ministre de l'Industrie, Hamid Temmar, qui s'est exprimé à ce sujet lors d'une récente conférence-débat animée à Alger. Pour cet ancien responsable, la Banque d'Algérie n'assume pas officiellement une dévaluation, car cela va provoquer, selon lui, une forte tension inflationniste et des conséquences sur les opérateurs économiques. La baisse continuelle de la valeur du dinar signifie, a-t-il ajouté, des coûts d'importations plus élevés. Par conséquent, les prix vont se renchérir. «Le pouvoir d'achat des Algériens sera évidemment atteint», a-t-il prévenu.