En visite à Oran où il a inspecté l'avancement des travaux de réalisation du Musée des arts modernes d'Oran (Mamo), le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, a signalé, dans une déclaration à la presse, que «la nouvelle Constitution qui doit être adoptée par le Parlement contient une disposition faisant de la culture un droit garanti au citoyen». Abondant dans ce sens, il ajoutera que désormais «la culture n'est plus conçue comme un simple divertissement offert au citoyen» et que «pareille disposition n'existe que dans les pays de vieilles traditions démocratiques». Dans un autre registre, le ministre a indiqué : «Il est temps de rompre avec l'idée que la culture est à la charge exclusive de l'Etat.» Développant ce point, il dira que «son département a reçu beaucoup de propositions d'opérateurs privés qui veulent investir dans le secteur de la culture». Et d'ajouter : «Cet investissement peut concerner la réalisation d'un film ou la promotion d'un livre» ou «la réalisation d'une infrastructure culturelle». Cependant, le ministre de la Culture a réitéré la ferme intention de son département de «rationaliser les dépenses» du secteur culturel. Crise économique oblige. Concernant les manifestations culturelles financées exclusivement par l'Etat, telles que les festivals, il dira : «Nous publierons incessamment une nouvelle charte culturelle où la moitié, voire les deux tiers de ces manifestations seront annulées.» Il expliquera que désormais le critère de sélection du maintien de telle ou telle manifestation est «l'efficacité et l'efficience». Il a annoncé que son département a procédé à l'examen détaillé de toutes les manifestations organisées à travers le territoire national, des dépenses qu'elles ont englouties et surtout des effets qu'elles ont générées. Sur la base de cet examen, des décisions seront prises dans un proche avenir, laissera-t-il entendre. Interrogé sur le sort du film sur Ibn Badis, dont le premier coup de manivelle n'a pas encore été donné, il a affirmé que son financement est toujours maintenu ainsi que le film sur l'Emir Abdelkader. Il conclura que malgré les restrictions budgétaires, certains engagements de l'Etat seront respectés. Signalons que dans la loi de finances 2016, le budget de la culture a été amputé de 36% de son montant par rapport à l'an dernier. Interpellé sur la situation des artistes et des hommes de la culture, il dira que son département examine en ce moment 700 cas pour leur assurer une retraite et même une prise en charge en matière de soins en cas de maladie. Il reviendra sur le dossier des cartes d'artiste, projet finalisé selon ses dires. Concernant le Mamo, il a annoncé son inauguration au plus tard au mois d'avril.