Le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), qui plaide pour une gestion transparente et équitable des fonds des œuvres sociales, s'est adressé dans une lettre au président de la République, lui demandant d'intervenir pour trouver une solution à ce dossier «épineux». «Nous nous adressons à vous, à travers cet écrit, en sollicitant votre intervention au profit de cette catégorie en lui permettant de concrétiser sa volonté portant sur une gestion décentralisée des œuvres sociales, à l'instar de tous les secteurs de la Fonction publique, comme les universités et les hôpitaux», a indiqué le syndicat dans une communiqué rendu public hier. Dans un contexte marqué par l'absence de concertation concernant le mode de gestion de ce fonds dont le budget annuel est de 1500 milliards de centimes, le Satef veut également, via cette lettre, dénoncer ce qu'il appelle la «mascarade du siècle», en faisant allusion aux élections ayant lieu le 26 mai 2015 et relatives au renouvellement des représentants des travailleurs à la tête des commissions locales. «Nous avons boycotté cette mascarade dont le taux de participation n'est que de 20%», lit-on dans le document dans lequel il a réitéré sa position «constante» par rapport à ce dossier. «Les membres du conseil national tenu le 14 et le 15 octobre 2015 ont voté à l'unanimité le boycott de tout ce qui est en relation avec ce dossier», rappelle ce syndicat, qui a boudé la rencontre de jeudi entre le ministère et les syndicats. Critiquant la politique suivie par le ministère pour le règlement de cette question, le Satef qui refuse de gérer cet organe remet en cause la «politique de fuite en avant». «La tutelle a conclu un deal avec deux syndicats pour acheter la paix sociale», accuse Boualem Amoura, secrétaire général de cette instance syndicale, qui fait allusion sans les citer aux syndicats Cnapest et à l'Unpef dont les membres dominent la commission des œuvres sociales. En effet, les membres de ces deux syndicats ont été réélus en mai 2015 à la tête de cet organe, créé en 1994, suite à l'opération de renouvellement de ces membres au niveau des commissions locales dont le mandat a expiré le 14 décembre 2014. Faisant partie des adeptes de la gestion locale, le Satef continue de lutter, selon le même responsable, pour la décentralisation de la gestion de cette manne financière afin de permettre aux travailleurs de gérer eux-mêmes leur argent, avant d'exiger une commission d'enquête pour faire la lumière sur la gestion de ce fonds depuis sa création à ce jour. Réunis jeudi avec la ministre du secteur pour aborder le dossier des œuvres sociales, les syndicats ont mis l'accent sur la nécessité de consacrer 80% de cette cagnotte aux activités de solidarité. Des propositions ont été aussi formulées pour transférer la gestion de ces fonds du niveau central au niveau local.