Les avocats des accusés dans l'affaire Sonatrach 1 concernés par le marché du gazoduc Algérie-Sardaigne ont plaidé hier devant le tribunal criminel d'Alger pour l'acquittement de leurs clients. La défense de Zenasni Benamar, vice-président de Sonatrach chargé de l'activité de transport par canalisations-TRC, et de la société Saipem Contracting Algeria qui s'est adjugée le marché au gré à gré simple, a plaidé pour l'acquittement des prévenus des chefs d'accusation de corruption au motif que c'est sur ordre de l'ex-ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, que le contrat a été signé, et que la société italienne Saipem n'avait rien à voir avec les démarches entreprises par Sonatrach pour la réalisation de ce projet. Selon l'arrêt de renvoi, Saipem a bénéficié d'une réduction de l'offre financière après une négociation pourtant contraire à la législation nationale régissant les marchés. Zenasni Benamar n'a fait qu'exécuter les ordres du ministre de l'Energie et des Mines qui a donné instruction de maintenir l'appel d'offres en dépit de son infructuosité (2 soumissionnaires seulement), s'est prévalu son avocate, Me Chenaïf. Elle a indiqué que son client avait négocié la baisse des coûts, estimés faramineux par la plupart des cadres de Sonatrach, expliquant que le le marché en question était supérieur de plus de 60% du prix initial du projet. Selon Me Hamidi Khodja, représentant le même inculpé, ni le Trésor public ni Sonatrach ne sont en droit de se constituer partie civile. Pour lui, le ministère public aurait dû ester Sonatrach en tant que personne morale car ce sont les organes de ce groupe qui ont commis les faits. Le procès Sonatrach 1 s'inscrit, selon ses propos, dans le cadre des affaires fomentées pour régler leur compte aux cadres des entreprises, saluant le rôle du tribunal siégeant pour l'acquittement de plus de 90% des mis en cause. Cette affaire a eu des implications sérieuses sur le groupe Sonatrach qui a enregistré 2000 demandes de départs en retraite, a-t-il dit. Et d'ajouter que Zenasni Benamar a conclu le contrat pour le marché de transport de gaz par canalisations et négocié ses coûts en séance publique en présence du responsable du secteur et de l'ambassadeur d'Italie en Algérie notamment. Pour l'avocat, toutes ces poursuites sont nulles car aucune plainte n'a émané des organes officiels de Sonatrach. La défense de Saipem Contracting, représentée par Me Bachi Mohamed, a considéré que la société italienne était innocente des entorses faites à la législation des marchés publics par Sonatrach, plaidant en faveur de l'acquittement de sa cliente de l'accusation de surfacturation, d'autant plus, a-t-il argué, qu'aucune expertise des prix n'a été établie.