La violence en milieu scolaire prend d'inquiétantes proportions au niveau des différents établissements scolaires de la wilaya de Tizi-Ouzou. Une situation regrettable plusieurs fois dénoncée par les coordinations de wilaya des différentes sections syndicales du secteur. C'est le cas de la coordination de wilaya du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) qui a dressé un tableau peu reluisant sur la violence scolaire qui ronge les établissements scolaires, tous paliers confondus, de la région. Devant une telle situation jugée «exécrable», le Satef interpelle, une fois de plus, le département de Mme Nouria Benghebrit afin de veiller sur la protection de toute la famille éducative et des élèves contre ce genre de violence qui porte atteinte à la crédibilité de l'enseignement en Algérie. Ainsi, selon Mohamed Hand-Ouali, le coordinateur de wilaya du Satef, malgré les efforts consentis par la tutelle pour endiguer la violence en milieu scolaire, ce fléau ne cesse de s'aggraver d'année en année, ce qui constitue une menace sur toute la famille éducative (enseignants, surveillants, élèves…). «Ce fléau est omniprésent non seulement au niveau des lycées, mais aussi dans les écoles du primaire. Un constat amer, mais c'est la réalité», a-t-il regretté. Pour illustrer ses propos, il rapportera le cas d'une altercation qui a eu lieu, la semaine écoulée, entre deux élèves de 5e année de l'école primaire Doukar-Saïd. Le pire a été évité grâce à l'intervention de l'enseignant qui a réussi à les séparer. Néanmoins, l'un des enfants s'en est tiré avec des griffures sur le visage. Une affaire qui a pris de l'ampleur puisque le parent de l'enfant blessé a menacé l'enseignant d'emprisonnement, le directeur de licenciement et l'établissement scolaire de fermeture. Devant une telle situation des plus insoutenables, le bureau de wilaya du Satef apporte son soutien indéfectible au personnel de l'école Doukar-Saïd. «Il est inconcevable d'accepter qu'un enseignant qui intervient pour calmer une bagarre d'écoliers soit victime de menace de la part d'un parent d'élève. Certes, notre mission est de défendre l'intérêt de l'élève, mais aussi des enseignants et de tous les autres corps de l'éducation nationale», a-t-il insisté. Le syndicaliste Hand Ouali a précisé que sa section syndicale reste fidèle à ses principes de défense des droits moraux, de l'intégrité physique des fonctionnaires de l'éducation et adepte invétérée de la non-violence en milieu scolaire. «Nous portons un soutien attentif à tout le personnel de cette école pour éviter toute éventuelle menace sur leur carrière professionnelle. Ainsi, la même section syndicale exhorte le département de Benghebrit à être aux côtés de ce personnel menacé et à défendre la dignité de ce secteur névralgique qu'est l'éducation nationale. Le même syndicaliste a appelé les pouvoirs publics à agir pour mettre fin à ce genre d'agissements dangereux et irresponsables qui n'honorent pas le secteur. «Nous avons été le premier syndicat à interpeller le ministère de tutelle sur la gravité de cette violence qui menace nos écoles. Malheureusement, ce dossier semble être renvoyé aux calendes grecques», a-t-il regretté.