La signature de la charte libère le terrain pour «passer aux questions pédagogiques» conformément, a indiqué la ministre de l'Education nationale, aux recommandations des différentes rencontres organisées pour améliorer la qualité de l'enseignement, dont la plus importante est celle concernant l'évaluation de l'application du processus de la réforme éducative. La charte d'éthique du secteur de l'éducation a été signée hier à Alger par huit syndicats du secteur et deux organisations de parents d'élèves ayant participé à son enrichissement et à sa rédaction, après 17 mois de discussions et de débats. Lors de son intervention à la cérémonie de signature, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a reconnu qu'«il n'a pas été facile de convaincre les syndicats» sur ce projet qui traduit «l'engagement et la disponibilité du département à être à l'écoute et à résoudre les difficultés auxquelles sont confrontés les travailleurs». La ministre a rappelé que «l'environnement hostile et menaçant auquel est confrontée l'Algérie impose de continuer à se battre pour défendre les intérêts socioprofessionnels des travailleurs et en même temps préserver la stabilité de l'école». Signature de la charte La signature de la charte est perçue comme un coup de starter pour «passer aux questions pédagogiques», conformément, indique Mme Benghebrit, aux recommandations des différentes rencontres organisées pour améliorer la qualité de l'enseignement, dont la plus importante est celle concernant l'évaluation de l'application du processus de réforme éducative. L'impact de la charte est tributaire de l'engagement de toute la communauté scolaire au niveau local, précise Mme Benghebrit lors d'un point de presse tenu en marge de la cérémonie de signature. Si le texte propose un règlement à l'amiable de tous les différends comme alternative à la grève, chaque élément de la communauté éducative doit saisir la portée de l'engagement moral qu'elle signifie, ajoute-t-elle. Mme Benghebrit explique par la même occasion que le travail sur les dossiers en suspens, non réglés dans le cadre du statut particulier, se poursuivra. Selon la ministre, le travail de sensibilisation et de formation sera lancé autour de certaines questions pédagogiques, telles que la remédiation, la déperdition scolaire étant une des préoccupations qui interpelle toute la communauté scolaire. A souligner que les syndicats signataires de ce texte sont le Snapest, le Snapap, le Snapep (Primaire), le Satef, le Syndicat des corps communs, la Fédération UGTA des travailleurs de l'éducation et l'Unpef. Les syndicats ont pesé pour la modification de certaines dispositions, jugées restrictives des libertés syndicales, et ont d'ailleurs fait éjecter le mot «grève» de ce texte de référence. Le CLA et le Cnapest ont, rappelle-t-on, rejeté l'initiative, estimant qu'elle est contraire au principe de négociation de la liberté syndicale. Mme Benghebrit ne perd toutefois pas l'espoir de les voir parmi les signataires, en rappelant que «les portes de la charte sont toujours ouvertes». Le texte définit les droits et les devoirs de chaque élément de la communauté scolaire et a pour principal objectif de fournir les conditions nécessaires pour une scolarisation stable et «une école protégée de toute influence ou manipulation à caractère idéologique, politique ou partisan». Les représentants des syndicats signataires ont salué une initiative nécessaire «pour tirer l'école algérienne vers le haut» et attendent des mesures pour rendre à cette institution «sa réputation».