Les usines de montage en CKD sont exhortés à augmenter le taux d'intégration locale et ne plus se contenter d'assembler des pièces importées à défaut de perdre les facilités accordées par l'Etat. Le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, a lancé ce message hier en invitant les entreprises à ne plus se limiter au simple montage des équipements semi-finis. «L'intégration industrielle nationale est l'un des objectifs cruciaux du gouvernement», a-t-il précisé lors de l'inauguration de la 4e édition du Salon international de la sous-traitance (Algest 2016) au Palais des expositions-Pins maritimes à Alger, le ministre a mis en garde ces entreprises de perdre les avantages accordés par l'Etat si elles n'augmentent pas progressivement le taux d'intégration locale. «Un nouveau cahier des charges pour le CKD sera élaboré afin que toutes les entreprises qui émargent au dispositif de soutien de ce genre de projet procéderont à l'augmentation de l'intégration afin de pouvoir maintenir les avantages dont elles bénéficient jusque-là», a-t-il expliqué. L'intégration dans le domaine de la production nationale doit être accélérée et augmentée davantage, a-t-il préconisé, avançant que cette intégration touche les différents secteurs industriels notamment l'industrie automobile qui compte quatre projets pour le montage de véhicules et deux projets pour le montage de camions. Au niveau du stand de l'usine Ival, représentant en Algérie du constructeur italien Iveco, Bouchouareb a incité les responsables d'élever le taux d'intégration. Le directeur général du groupe Iveco Algérie, Sofiane Ben Omrane, a annoncé que le montage des véhicules utilitaires commencera dès la fin de 2016. Ce projet a accusé des retards en raison des procédures administratives, a déploré le même responsable. En revanche, le ministre de l'Industrie a conditionné la validation du projet de montage par un «engagement du partenaire étranger d'assurer un transfert technologique afin de permettre de porter le taux d'intégration à 40% dans les cinq prochaines années». Un objectif qui sera atteint, promettra Sofiane Ben Omrane qui a signé plusieurs protocoles d'accord avec des entreprises algériennes sous-traitantes. La 4e édition du Salon international de la sous-traitance accueille quelque 80 entreprises algériennes publiques et privées qui se poursuivra jusqu'au 17 mai. CKD, où véhicules en kits Complete Knock Down (CKD), en français un «nécessaire non assemblé» ou «nécessaire en pièces détachées» (NED) est un ensemble (lot) de pièces détachées nécessaires pour assembler complètement un produit, tel que le véhicule. L'utilisation de tels kits est une pratique commune particulièrement chez les constructeurs automobiles qui les vendent à leurs filiales situées à l'étranger - généralement un pays où le prix de la main-d'œuvre est moins élevé - afin d'éviter de payer des taxes d'importation qui auraient été plus élevées sur un produit fini. C'est également un moyen de recevoir des avantages fiscaux en créant de l'emploi dans le pays d'assemblage. Les voitures entièrement construites dans le pays d'origine et vendues telles quelles dans le pays d'exportation sont elles désignées comme «built-up export» (ou BUX).