Redoutée par les scientifiques et appréhendée par les littéraires, l'épreuve de mathématiques n'a pas dérogé à la règle. Les candidats au bac ont été interrogés, au deuxième jour, sur un sujet «difficile» et «long». Hier à 7h30, devant le lycée Saïd-Touati à Bab El Oued, les candidats libres de la filière Lettres et Sciences humaines faisaient les cents pas. Entre les mains, des polycopies et des cahiers contenant des formules de maths. «Je le tiens beaucoup plus pour me rassurer, sinon je ne retiens rien en ce moment», dira Leïla d'une voix étouffée. Pour elle, comme pour de nombreux candidats de cette filière, les maths ce n'est pas son fort. Mais elle doit la réussir «pour décrocher un bac avec mention et pouvoir m'inscrire au département de langue française», confie-t-elle, avant d'entrer en salle d'examen. Pour les candidats des filières scientifiques, c'est le grand jour. Tout se joue sur cette matière au coefficient 7. Au lycée El Hamma, à Alger, les candidats kit à l'oreille et baladeur entre les mains tentent d'évacuer le stress. Certains révisent encore. «Je repasse mon bac pour la seconde fois. Je l'ai raté de peu l'année dernière, car j'ai eu un 8/20 en maths. J'ai pris des cours de soutien cette année en espérant améliorer ma note», lance Yanis, un peu troublé par l'examen du jour. A 10H, c'est la fin de l'épreuve pour les filières littéraires. Le visage crispé, Leïla n'est pas satisfaite de son travail. «J'ai loupé quelques questions. Je suis déçue», dit-elle sans s'attarder à la sortie du lycée Saïd-Touati. A côté, des candidats s'interrogent sur les réponses apportées à tel ou tel exercice. «C'était très difficile. Je ne m'attendais pas à ce type de sujet. Pourtant, nous sommes des littéraires», s'est exclamé Ayoub. Pour un enseignant-surveillant, interrogé devant l'établissement de Bab El Oued, le sujet est certes «un peu difficile» mais il constate que les littéraires «n'accordent pas beaucoup d'importance à cette matière au coefficient 1». C'est pourquoi, selon lui, ils passent souvent à côté de l'épreuve. Pendant ce temps, les candidats de la filière scientifique sont à leur dernière heure du test. 10h30, beaucoup d'entre eux ont déjà quitté les salles d'examen. «Le sujet est très difficile. J'étais bloquée au deuxième exercice. Il y avait des pièges et plusieurs questions que je n'arrivais pas à résoudre», confie Rym en sanglot. Même état d'esprit chez les élèves assis sur les escaliers faisant face au lycée Arroudj et Barberousse (ex-lycée Delacroix) d'Alger-centre. «Je suis vraiment déçu. J'essaie de ne plus y penser et de me concentrer sur le reste des épreuves», lance Badreddine. Après 15h30, c'est la fin de l'examen. Les élèves rencontrés devant l'établissement d'El Hamma étaient unanimes : «Un sujet long et difficile.» «En général, j'ai bien répondu, j'ai réussi à détecter quelques pièges, mais n'empêche que je n'ai pas eu le temps de répondre à toutes les questions», s'est réjoui Amine qui a déjà décroché son bac en 2015 avec une moyenne de 14,32/20 mais qui a souhaité le repasser car n'aimant pas son orientation première. Ils se rattrapent en anglais… Une pose de 5 heures pour certains et de 3 heures pour d'autres et les revoilà replongés dans le second test du jour. L'anglais. Pour les séries littéraires, deux sujets au choix, l'un sur les bienfaits d'internet et le second sur la production agricole. A la sortie, les élèves ont vite oublié leur déception matinale. «Je pense avoir réussi mon test. Je n'ai pas rencontré de difficultés pourtant je ne suis très forte en anglais», s'est réjoui Zina. Pour les sujets au choix de la filière scientifique, ils étaient également, témoignent des élèves, «abordables et à la portée de tous». «Je suis satisfaite de ma copie. Mais toujours déçue de ce que j'ai donné ce matin», lance Kahina en se précipitant chez elle afin de se préparer pour son examen d'aujourd'hui. Au programme, sciences expérimentales et français.