Maintenant que la bataille des nouvelles lois est presque terminée, avec une adoption par la majorité parlementaire au sein de l'APN, les partis politiques se remobilisent pour reprendre le travail de terrain. Et c'est dans cette optique que s'inscrivent les universités d'été prévues à partir de ce mois. Au sein de l'opposition, on est d'ores et déjà dans l'ambiance des préparatifs. «Nous avons presque tout ficelé et il reste à nous fixer sur le lieu exact, vu que les cités universitaires nous sont désormais interdites», déclare Naâmane Laouar, député du Mouvement de la société pour la paix (MSP). Le parti de Abderrezak Makri compte organiser cet événement «à la fin de ce mois de juillet», avec un nombre de participants avoisinant les 600 personnes, selon notre interlocuteur. Quant au thème qui sera au centre de l'activité, il s'agit des prochaines élections législatives. «L'université d'été aura à débattre principalement des législatives de 2017, et ce, quelle que soit la décision que prendra le conseil consultatif qui devra se réunir prochainement», précise Laouar. Il estime que la batterie de lois adoptées et les nouveautés en termes d'organisation des élections «nous obligent à nous focaliser sur le rendez-vous électoral». Au sein du Front des forces socialistes (FFS), l'université d'été «devra se tenir à la fin du mois d'août, ou au plus tard au début du mois de septembre», indique Youcef Aouchiche, chargé de communication au sein du parti. Les préparatifs vont bon train, puisque le secrétariat national à la jeunesse s'est réuni dernièrement pour discuter des préparatifs. Plusieurs commissions ont été installées à cet effet et aussi pour se pencher sur des événements qui ne manquent pas d'importance. Il s'agit de la célébration du 60e anniversaire du Congrès de la Soummam, de la conférence économique et sociale, de l'anniversaire de la création du FFS ainsi que du conseil national des élus. Le RCD, quant à lui, ne s'est pas encore penché sur la question. Mais cette activité «coïncidera avec la rentrée sociale», précise Atmane Maâzouz, chargé de communication du parti de Mohcine Belabbas. Pour la question des législatives, il explique que «c'est au conseil national d'en décider quant à une participation ou non». Maâzouz ajoute cependant que «la situation actuelle, marquée par un affolement du régime en place, l'absence de garanties pour une transparence des élections et le refus d'installer une véritable instance indépendante» devra orienter les thématiques à débattre. Pour les partis du pouvoir, le ton est déjà donné. L'heure est d'ailleurs à la mobilisation chez les militants du Rassemblement national démocratique (RND) dont le secrétaire général, Ahmed Ouyahia, a prévu plusieurs rencontres à travers les wilayas. Quant à l'université d'été, des sources indiquent qu'«elle se tiendra à la mi-juillet courant à Oran». Les mêmes sources ajoutent qu'il y a priorité à rassembler les militants du parti, en prévision des prochaines élections législatives. Des échéances pour lesquelles le patron du RND accorde une importance capitale. Reste que du côté de l'ex-parti unique, le Front de libération nationale (FLN), rien ne filtre depuis que Amar Saâdani a disparu des radars, il y a plus d'un mois. Pourtant, «il y a bien de la fièvre au niveau de la base», indique un cadre du parti, expliquant que «tout le monde veut avoir sa place à l'université d'été». Après avoir voté les nouvelles lois, «le FLN s'emploie à confirmer sa suprématie lors des prochaines législatives», dit-il. C'est dire que les partis se trouvent tous désormais aux avant-postes pour rattraper le retard perdu durant le Ramadhan.