Le retour du Front Polisario à l'action armée contre le Maroc devrait se décider au mois de décembre. A la fin de l'année en cours, en effet, la Cour européenne de justice (CEJ) rendra un verdict définitif en ce qui concerne l'accord commercial sur les produits agricoles entre le Maroc et l'UE. Un verdict qui sera rendu le 10 décembre. Selon une source bien informée du Front Polisario, «la décision que prendra la CEJ sera déterminante dans le choix à adopter». La France, estime notre source, est dans une situation «embarrassante», du fait de son soutien indéfectible au Maroc, surtout que tous les indices plaident pour un verdict qui sera en faveur de la Rasd. Dans ses conclusions rendues le mois de septembre, rappelons-le, l'avocat général de la Cour européenne de justice (CEJ), Melchior Wathelet, avait estimé que le Sahara occidental est un territoire non autonome sous supervision des Nations unies. De ce fait, il n'est concerné par aucune close de l'accord commercial portant sur les produits agricoles, signé en 2012, entre le royaume du Maroc et l'UE. En effet, «un tel verdict poussera la Rasd à introduire un recours auprès de la CEJ, pour obliger la France à payer des dommages et intérêts depuis 1975, pour avoir conclu des échanges commerciaux sur les territoires d'un pays occupé», explique notre source. Au mois d'août, Brahim Ghali avait averti le Maroc. «La décision du Front Polisario d'aller aux négociations avec le Maroc sous les auspices de la communauté internationale pour parvenir à une solution négociée, pacifique et juste garantissant le droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance, ne signifie pas l'écart de la lutte armée pour libérer les parties de la République sahraouie de l'occupation militaire marocaine», avait-il déclaré à l'université d'été du Front Polisario qui se tenait à Boumerdès. Par ailleurs, hier, à une semaine des débats du Conseil de sécurité de la question du Sahara occidental sur la base du rapport que devra présenter l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, Christopher Ross, aux membres du conseil, la 4e Commission de l'Assemblée générale de l'ONU a adopté, dimanche, par consensus, le projet de résolution sur la décolonisation du Sahara occidental. Ce projet de résolution, coparrainée par 26 pays, réaffirme, écrit-on sur le site officiel de la Rasd, la doctrine de l'ONU sur la cause sahraouie et réaffirme le droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance, conformément aux dispositions de la résolution de décembre 1960. Ce qui constitue, là, un nouvel échec des tentatives du Maroc d'induire en erreur l'opinion publique internationale, conclut le communiqué.