La wilaya se penche actuellement sur la gestion des déchets industriels, de soins et des déchets des abattoirs. Ces rejets sont classés comme étant des «déchets spéciaux» qui ne peuvent en aucun cas être collectés, transportés et traités dans les mêmes conditions que les déchets ménagers. La direction de l'environnement de la wilaya s'apprête à lancer des études pour l'élaboration de trois schémas directeurs de gestion des déchets industriels, déchets de soins et déchets des abattoirs, tel que préconisé par la loi 01-19 du 12 décembre 2001 relative à la gestion, au contrôle et à l'élimination des déchets. Ces études sont nécessaires parce que le traitement de ce genre de rejets devra se faire dans des conditions particulières qui n'ont rien à voir avec la gestion des déchets ménagers. Les projets, dont les appels d'offres ont été lancés le 12 janvier dernier, ont été provisoirement confiés, début juin, à des bureaux d'études nationaux et étrangers. La wilaya, dans un communiqué rendu public au début de ce mois, a indiqué que trois groupements de bureaux d'études étaient en lice pour l'élaboration du schéma directeur concernant la gestion des déchets industriels. Le premier groupe, composé, de Girus Ingénierie, 13 Développement, Top Engineering Consult et Insavalor, a soumissionné pour un montant total de 37,5 millions de dinars, en proposant un délai de réalisation de 13 mois. Le deuxième postulant, c'est Tunisie Protection de l'Environnement (TPE). Il a présenté une offre financière de 30 millions de dinars et un délai de réalisation de 9 mois. Le dernier soumissionnaire, Burgeap, a soumissionné pour 41,7 millions de dinars et un délai d'exécution de 8 mois. Ces trois groupes de soumissionnaires ont été aussi retenus pour l'élaboration du schéma directeur de gestion des déchets de soins. A cet effet, Girus Ingénierie et ses associés ont proposé une offre de 28,8 millions de dinars et un délai de 11 mois. TPE et Burgeap ont respectivement soumissionné pour 27,5 millions de dinars (9 mois) et 23,5 millions de dinars (8 mois). A ceux-là s'ajoute SNC Lavalin (78,1 millions de dinar, 11 mois). Dans le même communiqué, la wilaya a précisé que l'avis d'appel d'offres pour l'élaboration du schéma de gestion des déchets des abattoirs était annulé. «Les procédures sont en cours» pour la confirmation de l'affectation de ces marchés, affirme sans plus de précisions le directeur de l'environnement, Messaoud Tebani, dans une déclaration au Temps d'Algérie. La wilaya lance ces études pour connaître l'état des lieux de la gestion de ces «déchets spéciaux», précise M. Tebani. Les schémas directeurs doivent surtout définir exactement les opérateurs générateurs actuellement de ces déchets (hôpitaux, usines et abattoirs), les moyens de leur collecte, de transport et les infrastructures adaptées à leur traitement. «Ce sont ces études qui nous diront si on traite ces déchets sur place ou s'il faut les transférer vers l'étranger», dit-il. Si les résultats de ces recherches sont attendus au début du second semestre 2010, les besoins en matière d'élimination de ces déchets se font de plus en plus ressentir. En fait, les pharmaciens d'officine ont publiquement interpellé, en mai dernier, le gouvernement afin qu'il trouve une solution aux médicaments périmés en stock depuis des années. Selon l'ordre national des pharmaciens, «près de 25 000 t de médicaments périmés sont stockées dans les pharmacies privées en Algérie en attente d'un traitement». «Il y a 8000 pharmacies et 400 grossistes de produits pharmaceutiques et chacun dispose d'un stock de médicaments périmés. Le traitement de ces produits coûte cher et les pharmaciens n'ont ni les moyens ni le savoir-faire pour le faire», a dit le vice-président de l'ordre au cours d'un colloque international tenu à Alger. La réponse du gouvernement ne s'est pas fait attendre. «Il a été demandé aux pharmaciens de garder leurs stocks le temps qu'il faudra», affirme M. Tebani. Cette mesure oblige, selon lui, les professionnels à ne pas importer du n'importe quoi. A ce jour, le pays ne dispose pas encore d'infrastructures de traitement des médicaments périmés. Atteinte à l'environnement : 400 plaintes devant la justice En parallèle au lancement des études des trois schémas directeurs, la direction de l'environnement, qui «veille au respect de la réglementation en vigueur», s'occupe de plusieurs autres dossiers. Elle assure par exemple le secrétariat de la commission de wilaya de contrôle des installations (usines) classées. Le contrôle, sanctionné par des PV, se fait par rapport au respect des normes environnementales, précise M. Tebani. A ce titre, il révèle que 400 affaires sont en cours de traitement par la justice. D'après les données de la direction, il existe à ce jour 2892 établissements (plusieurs installations) classés et recensés dans la capitale. 150 clubs verts créés dans les écoles La direction de l'environnement a aussi pour mission de sensibiliser la population aux enjeux de l'environnement et de l'hygiène publique. Depuis 2005, cette direction dispose d'un programme de sensibilisation dans les écoles et les centres de formation et de l'enseignement professionnels (CFPA). Ce programme a pris le nom de clubs verts depuis fin 2007, précise M. Tebani. Selon le chargé du dossier, le club vert comprend un groupe de 20 élèves encadrés par un enseignant et qui réalise des actions telles que les plantations d'arbres et l'organisation d'excursions notamment. Deux ans après le lancement de cette formule, la direction a recensé 150 clubs verts. Ce chiffre est faible par rapport au nombre global des établissements scolaires que compte la wilaya, sachant que la direction de l'environnement a l'ambition de créer un club dans chaque établissement. De plus, pour le moment, aucun club n'a été lancé dans un CFPA. «L'opération se poursuit», avance M. Tebani.