Alors qu'un film racontant la carrière de la grande comédienne et actrice, Chafia Boudraâ, est presque terminé, la grande dame du théâtre et cinéma algériens attend toujours son montage et sa diffusion. Chafia Boudraâ, âgée aujourd'hui de 87 ans, a lancé, hier par le biais de la chaîne de télévision Ennahar TV, un appel au ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, afin qu'il intervienne pour que le film retraçant sa vie et sa carrière artistique, qui se trouverait sur la table de mixage de la Télévision algérienne, soit diffusé tant qu'elle est toujours vivante. De son vrai nom Atika Boudraâ, la comédienne, qui a pris pour pseudonyme Chafia Boudraâ, est une Moudjahida connue pour être montée au maquis afin de combattre le colonialisme français. Elle est, également, la veuve du chahid et commandant Salah Boudraâ, tombé au champ d'honneur en 1960. Née le 22 avril 1930 à Constantine, la comédienne qui avait rejoint le Théâtre national algérien au lendemain de l'indépendance, et que dirigeaient Mustapha Kateb et Mohamed Boudia, qui fut assassiné à Paris par le Mossad qui savait que le militant était parmi les plus grands acteurs du groupe militant palestinien «Septembre noir». Au TNA, elle avait joué dans plusieurs pièces aux côtés de Hassan Hassani, Rouiched, Larbi Zekkal, Keltoum, notamment dans «La mégère apprivoisée». A cette époque, le théâtre algérien vivait ses années d'or avec des metteurs en scène talentueux, tels que Allel El Mouhib et Hadj Omar. Bien qu'elle avait déjà confirmé son talent de comédienne sur scène et à la radio, le grand public ne l'a découverte qu'après la diffusion du feuilleton télévisé «El Hariq» (l'incendie) de Mohammed Dib qu'avait réalisé le défunt Mustapha Badie, et dans lequel elle brillera dans le rôle de Lla Âïni, qui sera son deuxième pseudonyme. Un hommage mérité Elle avait joué, auparavant, dans d'autres films dont «L'évasion de Hassan Terro» avec Rouiched et le sketch «El Hozzi» aux côtés d'Arezki Nabti (Moh Bab El Oued) et Yasmina. Par la suite, tous les réalisateurs lui feront appel pour jouer dans leurs films. On la retrouvera dans «Leïla et les autres» de Sid-Ali Mazif, «Une femme pour mon fils» d'Ali Ghanem et tant d'autres films de télévision et de cinéma. L'actrice est à ce jour parmi les plus distribuées autant à la télévision qu'au cinéma. A 87 ans, Chafia Boudraâ, a bien raison de vouloir sa biographie diffusée à la télévision. C'est le moindre des hommages qu'on puisse rendre à une dame qui a pris les armes durant la guerre, avant d'entamer l'une des carrières les plus riches de la télévision et du cinéma algériens.